Ziguinchor, 06 déc (APS) – Les opérations d’aménagement urbain à Ziguinchor (sud) et leur lot de frustrations ont été de véritables facteurs déclencheurs de la crise en Casamance dans les années 1970, a estimé vendredi à Ziguinchor Paul Diédhiou, l’enseignant-chercheur.
« L’un des facteurs déclencheurs de la crise en Casamance est le développement urbain communément appelé développement de l’habitat », a rappelé Paul Diédhiou.
Il s’exprimait en marge d’un forum sur le thème « Urbanisme, conflits fonciers, religions territoriales et patrimoine culturel : cas de la commune de Ziguinchor et environs » à l’initiative de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ).
L’UASZ a organisé ce forum à travers son Centre de recherche interdisciplinaire sur les langues, littératures, histoire, arts et cultures (CREILHAC) la Fondation Konrad Adenauer (FKA).
Des religieux, des acteurs culturels, des universitaires et des doctorants ont pris part à la rencontre.
« À partir des années 1970, il y a eu le morcellement de la ville de Ziguinchor et cela a créé des conflits et des gens frustrés qui sont retournés au maquis. C’est pourquoi nous avons dit qu’il fallait travailler sur cette thématique en guise de rappel aux populations de Ziguinchor et d’ailleurs », a ajouté le Professeur Diédhiou.
« Dans la planification, nous ne prenons pas en compte les avis des populations. Nous ne prenons pas en compte les réalités culturelles », observe Paul Diédhiou, enseignant-chercheur au département de sociologie de l’Université Assane Seck de Ziguinchor.
Il considère cette façon de faire comme une « Source de problèmes ».
-Selon lui, « outre la marginalisation des religions locales par les religions révélées, l’aménagement territorial entrepris dans les différentes localités de Ziguinchor et alentours a provoqué la destruction de nombreux lieux de culte ».
Ce qui selon lui « compromet le dialogue interreligieux et la laïcité et crée parfois des conflits ».
Il a expliqué que ce forum permettra de restituer et de partager les résultats obtenus lors des enquêtes de terrain.
« Nous collaborons depuis cinq ans avec le professeur Paul Diédhiou dans le domaine de la recherche. Les études sont extrêmement importantes pour comprendre certains phénomènes », a rappelé la représentante résidente de la FKA au Sénégal, Caroline Hauptmann.
« L’université doit s’ouvrir sur son environnement. A travers ce forum, nous souhaitons initier nos doctorants à développer un projet, à aller sur le terrain pour réaliser des études et les présenter », a ajouté Paul Diédhiou.
FMN/ASG/MTN
