Alors qu’Ursula von der Leyen est arrivée en Uruguay en vue de finaliser l’accord UE-Mercosur, l’Italie se range derrière les pays réfractaires.
“Les conditions ne sont pas réunies” pour le signer en l’état, ont indiqué des sources gouvernementales.
Cet accord de libre-échange est en discussion depuis plus de 20 ans.
« Les conditions ne sont pas réunies » signer l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur tel quel, ont indiqué jeudi des sources gouvernementales italiennes. Cette prise de position intervient alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est attendue au sommet des pays du Mercosur qui s’est ouvert ce jeudi à Montevideo pour faire avancer l’accord de libre-échange avec l’UE, en discussions depuis plus de 20 ans. « Le gouvernement italien considère que les conditions ne sont pas réunies pour souscrire au texte actuel »disent ces sources gouvernementales.
« Un engagement ferme de la Commission »
Rome croit que “la signature ne peut avoir lieu qu’à condition que des protections et des compensations adéquates en cas de déséquilibres pour le secteur agricole” sont mis en place. « Premièrement, nous devons veiller à ce que les normes européennes en matière de contrôles vétérinaires et phytosanitaires soient pleinement respectées et, plus généralement, à ce que les produits entrant sur le marché intérieur respectent pleinement nos normes de protection des consommateurs et de contrôle de qualité. »
La France est en première ligne dans la lutte contre cet accord, et le président Emmanuel Macron a “retours” à Mme von der Leyen qu’une signature est « inacceptable en l’état ». Selon des sources gouvernementales italiennes, Rome entend exiger la conclusion d’un accord « un engagement ferme de la Commission à surveiller en permanence les risques de perturbations du marché et, dans un tel cas, à activer un système de compensation rapide et efficace ». « Un éventuel feu vert italien à la signature de l’accord par l’UE reste donc conditionné à l’apport de mesures concrètes et efficaces pour prendre en compte les préoccupations du secteur agricole européen », conclut Rome.
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Dans le cadre des traités européens, la Commission est l’unique négociateur des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept. Une fois qu’un éventuel texte sera signé avec les pays du Mercosur, il devra obtenir sa ratification en obtenant l’approbation d’au moins 15 États membres représentant 65% de la population de l’UE, puis en réunissant une majorité au Parlement européen.
Pour empêcher l’adoption du texte, la France doit rallier trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE, un seuil qui serait facilement franchi avec le soutien de Rome et de Varsovie, qui a déjà exprimé son opposition au projet. « sous cette forme ».