Air -KLM accélère sa transition vers le cloud

Air -KLM accélère sa transition vers le cloud
Air France-KLM accélère sa transition vers le cloud

Rapidité de l’innovation, intelligence artificielle, ressources extensibles rapidement en cas de besoin… Air -KLM ne manque pas d’exemples pour expliquer sa stratégie de migration vers le cloud. Malgré des coûts plus élevés que prévu et des débuts difficiles, le groupe de transport aérien accélère désormais. Preuve de ce dynamisme, elle vient de dévoiler plusieurs partenariats avec des acteurs majeurs de la tech comme Google et Tata Consultancy Services (TCS), qui s’ajoutent à ceux qu’elle avait conclus avec Microsoft, Equinix et Accenture. Ce programme de « move to-cloud » doit s’achever fin 2027, avec la fermeture des trois datacenters traditionnels du groupe.

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Trois piliers

L’objectif du groupe est de préparer l’environnement futur des différents métiers du groupe, construit autour de trois piliers. Thierry Morcq, directeur de la technologie chez Air France-KLM et en charge du projet Move-to-cloud, cite l’innovation, avec la possibilité de développer de nouvelles applications en bénéficiant des capacités offertes par le cloud. Cela permettra, entre autres, un recours accru à l’intelligence artificielle. Par exemple, les équipes de maintenance peuvent réaliser des gains significatifs dans le - de traitement des nombreuses données générées par les avions, avec un cas où les délais sont réduits de plusieurs heures à quelques minutes. Et tous les nouveaux développements se font désormais directement dans le cloud.

Thierry Morcq établit ensuite l’importance de l’agilité, avec la possibilité d’augmenter les ressources disponibles pour des périodes données, sans avoir à acheter de nouveaux serveurs. Pour illustrer cette évolutivité, il cite la grande campagne marketing annuelle de vente de billets, qui nécessite des ressources importantes en raison du grand nombre de ventes sur une courte période : « Pour la première fois cette année, l’infrastructure qui prend en charge ces ventes se trouvait sur le cloud public. La campagne a très bien fonctionné avec des records de ventes côté néerlandais et français, et nous avons vraiment bénéficié de l’évolutivité du cloud puisque nous avons pu grandir pour accompagner la campagne avant de revenir à une taille nominale. ».

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Enfin, Thierry Morcq insiste sur le « time-to-market », ou le - nécessaire pour développer une application et la mettre à disposition des équipes. Il met en avant l’exemple d’une profession qui a pu développer un nouveau service grâce à la mise à disposition d’une solution Open AI sur un locataire (un espace privé sur le cloud) dédié à Air France-KLM. « Avant, cela aurait pris plusieurs mois, mais ici nous avons toute la sécurité, la partie opérationnelle et comme nous savons faire fonctionner la plateforme, cela nous a pris deux mois »il se réjouit.

Parallèlement à ces améliorations pour les métiers du groupe, elle met également en avant les économies que cela générera pour l’informatique, avec la réduction des coûts de maintenance avec la fermeture des serveurs traditionnels, ou encore ceux d’intégration avec l’utilisation de services managés. De même, il vante le gain en sécurité avec des produits régulièrement mis à jour.

« Nous avons démarré il y a quelques années avec de premières initiatives autour du cloud, comme de nombreuses entreprises. Puis, vers 2019-2020, nous avons initié une véritable transformation des datacenters avec une transformation vers le cloud d’un côté, avec une priorité donnée au cloud public, et la colocation de l’autre. » explique Thierry Morcq.

Google, Microsoft et autres

La nouvelle structure multi-cloud du groupe s’appuie sur Azure de Microsoft pour héberger le millier d’applications métiers du groupe. Google Cloud propose, de son côté, une architecture dite « data Lakehouse » avec sa solution BigQuery, capable de recevoir des données brutes, mais aussi de traiter et d’analyser des données froides.

Cela permet à Air France-KLM de centraliser ses données dans une infrastructure unique, contre cinq auparavant, mais aussi d’ajouter des services d’intelligence artificielle, notamment génératifs. Equinix joue le rôle de « hub réseau », assurant une communication sécurisée entre ces différents éléments. TCS et Accenture sont là pour accompagner la migration et l’intégration de ces données et applications vers le cloud.

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Interrogé sur l’absence d’acteurs européens dans cette structure, Thierry Morcq explique que cela résulte d’un choix important. Celle d’augmenter les compétences des experts du groupe dans l’accompagnement des métiers opérationnels et de réduire les travaux d’ingénierie d’intégration. Cela nécessite de s’appuyer sur des services gérés proposés directement par les fournisseurs de cloud.

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« Pour pouvoir accompagner l’ensemble des métiers d’Air France-KLM, qu’il s’agisse du transport de passagers, du fret ou du financement, il faut un catalogue de services suffisamment riche. Les fournisseurs de cloud européens ne disposaient pas de ce type de catalogue. Parmi les hyperscalers américains, nous avons choisi les deux présents en France et aux Pays-Bas », explique Thierry Morcq.

Une accélération saine

Cette migration semble désormais atteindre sa vitesse de croisière. Sur les 1 000 applications qu’Air France-KLM exploite, environ un tiers sont déjà hébergées sur le cloud, plus précisément sur Azure de Microsoft. Et le groupe revendique désormais une moyenne de 20 applications basculées vers le cloud par mois.

Un rythme que Thierry Morcq juge élevé, d’autant que contrairement à “Certaines entreprises (qui) font d’abord du lift and shift (migration) en déplaçant les applications telles quelles vers un cloud public, puis en les transformant dans un second -, (Air France-KLM) le font en une seule fois”. Et ce afin de bénéficier immédiatement des avantages du cloud. Certaines applications ne sont néanmoins pas transformées, faute de valeur ajoutée, et sont donc hébergées sur un cloud privé chez Equinix.

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Le directeur technologique d’Air France-KLM reconnaît que tout ne s’est pas fait sans difficultés.« Nous avons connu un début d’année compliqué, comme c’est souvent le cas avec les migrations cloud, mais nous avons trouvé notre rythme de croisière depuis 2023 »concède-t-il.

Il évoque également l’impact sur le personnel : « Nous avons fait une enquête auprès de toutes les équipes de production qui ont fait la migration. Avant la migration, ils se disent que ça va être compliqué. Lors de la migration, ils disent que c’est compliqué d’apprendre les technologies cloud. Après la migration, ils sont unanimes sur le gain de productivité et d’agilité. »

Pas de fermeture de site

«Nous conservons notre expertise»explique Thierry Morcq. Elle assure ainsi que la déconnexion des trois datacenters traditionnels, à Toulouse, Valbonne et Amsterdam, n’entraîne en aucun cas la fermeture des sites ou le reclassement du personnel dans d’autres établissements.

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« Tous les collaborateurs ont la garantie de rester sur leurs sites actuels, mais ils doivent se transformer vers les technologies cloud. Nous avons une formation à cet effet”dit le directeur de la technologie. Selon lui, 80 % des équipes opérationnelles et 40 % des équipes de développement ont été formées à ce jour.

Le groupe n’a pas souhaité communiquer le montant de l’investissement pour un tel projet, mais il est calculé en dizaines de millions d’euros sur cinq ans. C’est plus que les estimations initiales, d’environ 50 %. Mais Thierry Morcq assure que le retour sur investissement est avéré. Ce n’est pas immédiat en raison des coûts unitaires élevés au début du projet (faible rythme, formation, maintenance des serveurs traditionnels, etc.), mais cela commence à se concrétiser : sur les douze derniers mois, la facture du groupe chez Azure a augmenté de 64%, tandis que le nombre d’applications hébergées a quadruplé.

 
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