Pourquoi l’Ehpad le plus cher du Tarn est au bord de la faillite

Pourquoi l’Ehpad le plus cher du Tarn est au bord de la faillite
Pourquoi l’Ehpad le plus cher du Tarn est au bord de la faillite

l’essentiel
Que va-t-il arriver aux 106 résidents de l’Ehpad de Rabastens, dont le déficit se creuse d’année en année ? Sans solution rapide, l’établissement risque la fermeture. C’est cependant le plus cher du Tarn.

La maison de retraite Rabastens est ruinée. Depuis plusieurs années, il porte une dette abyssale, qui ne cesse de croître.C’est le principal Les financiers hésitent désormais à subventionner un puits sans fonds. La question de son avenir est clairement posée : « La possibilité d’une fermeture a été évoquée lors du dernier conseil d’administration », confirme Nicolas Géraud, maire de Rabastens et président du conseil d’administration. De quoi mettre le personnel, les résidents et leurs familles dans la tourmente et faire monter le risque de déracinement des retraités, dont certains sont centenaires. “Il y aura 106 habitants qui seront expulsés !”, s’alarme la CGT de la Santé et de l’Action sociale.

Depuis près de 15 ans, la structure, implantée sur 2 sites (Les Terrasses et l’Hermitage), est déficitaire. Cette fragmentation entraîne des coûts qualifiés d’exorbitants par les administrateurs. Le fait qu’il s’agisse de la maison de retraite la plus chère du département (72 € par jour) ne permet même pas d’équilibrer les comptes. En 2021, la gestion a été confiée au centre hospitalier d’Albi, ce qui n’a pas empêché le déficit de s’aggraver en 2022 et 2023. Plus 300 000 € en 2 ans. À cela s’ajoutent des erreurs de gestion. Cette année, le premier décompte administratif présenté faisait état de facturations fantaisistes, certaines attribuées au Département alors même qu’elles étaient sous la responsabilité de l’ARS. La situation catastrophique aurait ainsi été minimisée.

Rencontre de la dernière chance

Ce manque de rigueur a conduit les financiers à prendre leurs distances. « On aide la structure au maximum, il y a eu des aides exceptionnelles. On ne peut pas faire plus », prévient Elisabeth Claverie, vice-présidente du Département en charge de l’autonomie. « Il y a des problèmes structurels importants et connus, tout doit être revu et retravaillé. Nous ne pouvons pas résorber indéfiniment un déficit qui s’aggrave de jour en jour », poursuit-elle.

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Les conséquences de cette gestion se font sentir au quotidien : « Les factures ne sont pas toujours honorées à - et parfois nous manquons de matériel pour travailler », révèle un salarié. Les familles, de leur côté, déplorent le manque de ressources… qui contraste avec les tarifs pratiqués.

Pour le maire, Nicolas Géraud, un impératif : « sauver cet établissement, premier employeur de la ville avec 80 salariés ». Selon lui, la vente de l’immeuble « les Terrasses » permettrait de consolider les finances. Un acheteur pourrait garder la résidence indépendante sur place. Le maire évoque la construction d’un bâtiment accolé au site de l’Ermitage : « Le projet estimé à 13 M€ nécessite une recapitalisation immédiate de 1,9 M€ pour assurer l’équilibre financier et générer des économies de fonctionnement en 2028 ». Qui pour se lancer dans l’aventure ? L’ARS semble favorable. « Le Département aurait souhaité que la commune subventionne l’EHPAD ou reprenne la gestion de la résidence indépendante via le CCAS. Ces deux solutions sont impossibles compte tenu de la dette de Rabastens et de la taille de la ville », argumente Nicolas Géraud. Une réunion des décideurs aura lieu ce vendredi 6 décembre. Celle de la dernière chance ?

« Une douche par semaine »

Cette résidente de Coufouleux à sa mère de 81 ans, à l’Ehpad de Rabastens. Elle déclare : « Avec un tarif de 2 500 € par mois et plus de 80 habitants, je ne comprends pas pourquoi ils n’arrivent pas à s’en sortir. Ce n’est pas l’entretien qui coûte cher : ce n’est pas le cas. Il n’y a pratiquement pas d’extras, d’activités. Cependant le personnel est dévoué et adorable. Mais ils ne sont pas assez nombreux. douche par semaine, quand elle n’est pas oubliée. Il n’y a que deux fauteuils roulants en état de marche. Les autres manquent les repose-pieds. Cet été, j’ai fait une demande pour que maman soit transférée à l’Ehpad de Salvagnac.

 
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