La Nouvelle Scène aura-t-elle une saison culturelle pour les années 2025 à 2028 ? Telle est la question… L’attribution du marché spectacle mise à l’ordre du jour du dernier conseil communautaire de jeudi 28 novembre n’a pas éclairci le point. Bien au contraire ! En effet, les élus ont refusé d’attribuer le marché à la société Ginger. Cette dernière a été la seule à s’être positionnée lors de l’appel d’offres du marché public pour une programmation de dix spectacles par an, tout en gérant également la billetterie et la communication, pour un montant de 300 000 € HT pendant trois ans.
Une autre proposition faite en commission
Christophe Zois, conseiller municipal de Ham, a été le premier à réagir lors de la présentation. “En mai 2024, après un comité des finances très intéressant et un constat quelque peu inquiétant sur le fonctionnement de la Nouvelle Scène, nous avons pris la décision de trouver ensemble des solutions. En juin et juillet derniers, suite à ces échanges, je vous ai présenté une proche connaissance qui m’a proposé de vous aider pour les affiches et la gestion de la Nouvelle Scène. Sa proposition unique en France a retenu l’attention des personnes présentes et impliquées ce jour-là. Côté artistes : Jean-Marie Bigard, Kavanagh, Booder… Le plus intéressant : cette personne nous propose une compensation à partir de 100 places vendues et un remboursement intégral lorsque la Nouvelle Scène est pleine et s’il a vendu 600 billets. Quand la Nouvelle Scène est pleine, cela ne nous coûte rien. Cependant, sur les 14 affiches proposées, seules quatre ont été retenues. Cela bloquait le côté planification, je peux comprendre. Nous lui prenons quatre artistes et il continue de nous offrir sa commission. Je ne manquerai pas de le remercier. Vous comprendrez donc mon mécontentement et je voterai contre ce point, car il m’est incompréhensible qu’on demande aux édiles communautaires de voter sur cette proposition d’attribution d’un marché du spectacle complètement hallucinant et vraiment trop coûteux et pas rentable. Regardons de plus près : 300 000 € sur trois ans, soit un peu moins de 10 000 € par mois… » Et l’élu hamois a lancé un appel à ses collègues : « Je vous laisse voter en votre cœur et en votre conscience…« .
Un marché public obligatoire
Face à cette annonce, Frédéric Lecomte, maire de Falvy et vice-président chargé de la culture de la communauté de communes de l’Est de la Somme, a précisé : «Nous sommes obligés de passer par un marché public supérieur à 40 000 €. Je ne sais pas pourquoi le fournisseur de services que vous avez mentionné n’a pas répondu. Nous n’avons conclu aucun accord ces deux dernières années, même si nous étions déjà un peu limités. J’aurais aussi préféré passer par un modèle économique tel que proposé, j’en suis conscient. Mais les règles publiques sont celles-là et je ne peux faire autrement. Je suis conscient que le modèle que vous nous proposez est le meilleur. Mais la Nouvelle Scène n’est pas encore connue. Le contrat serait passé sur 3 ans maximum, il pourrait être dénoncé, je pense.»
Et combien rapporte la Nouvelle Scène ?
L’agent spécialisé dans les points juridiques a alors précisé, à la demande du président de l’intercommunalité Somme Est, José Rioja, que les élus ne pouvaient pas autoriser le président à signer le contrat. Mais dans ce cas, elle ne pourrait alors être reprise dans les mêmes conditions : «Si on relançait le marché demain, ce serait facilement censurable…« . Quant à Frédéric Lecomte, il a également rappelé qu’il n’existait pas beaucoup d’entreprises spécialisées dans ce domaine. “Mais on ne peut pas acheter 14 spectacles comme ça : il faut lancer un appel d’offres.“
Et un élu demande : «Mais combien gagnons-nous des émissions de Ginger ?» Réponse : 0, juste la promotion du lieu (le prestataire récupère également les tickets d’entrée, en fonction des débats). La question du déficit de la Nouvelle Scène est alors revenue au premier plan des débats… Et par conséquent, un vote contre l’attribution du marché du spectacle à Ginger (25 contre, 21 pour l’attribution, 8 abstentions et deux élus ne prenant pas voter).
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