La situation des salariés de Leader Price à Saint-Dizier s’enlise. Sans nouvelles de leur gérante de magasin, Imène Aoufi, ils continuent de s’inquiéter grandement pour leur avenir. A tel point que, ce lundi, le secrétaire général du syndicat départemental CGT Haute-Marne, Vincent David, a écrit au procureur de la République pour le solliciter dans cette affaire.
«Je lui ai adressé un courrier pour qu’il accélère l’intervention du tribunal de commerce, afin qu’une cessation d’activité puisse être engagée et que les salariés du magasin puissent réclamer, à ce titre, une indemnisation», explique-t-il. Depuis quelques mois, le magasin n’est plus approvisionné et les salaires ne sont plus – ou très partiellement – payés. « Ils continuent à venir travailler par crainte d’un abandon de poste, ce qui pourrait conduire à un licenciement. Ce serait trop facile», poursuit-il.
L’enseigne Leader Price démontée en pleine nuit
Dans une situation d’extrême précarité, les salariés risquent très vite de ne plus pouvoir subvenir à leurs besoins ni payer leurs factures et leur loyer. « D’autres questions se posent : les cotisations sociales ont-elles été versées à l’URSSAF ? Bénéficient-ils réellement de la sécurité sociale ? Quant à l’engagement de prévoyance et de mutuelle d’assurance du groupe Casino, qui a vendu la marque bragarde à cette dame pour l’euro symbolique, il prend fin le 31 décembre 2024. Nous y sommes presque. Que va-t-il leur arriver ensuite dans cette situation ? »
Dans la nuit de lundi à mardi, l’enseigne Leader Price, longue de plusieurs mètres, a été démontée en catimini. Le magasin reste ouvert, mais il est presque entièrement vide. Personne ne sait si un acheteur est prévu. « Tout le monde est complètement impuissant », déplore Vincent David, qui a tenté, en vain, de contacter le gérant du magasin, propriétaire d’autres Leader Prices, dont un dans l’Oise, exactement dans la même situation…
Delphine Catalifaud