En 2023, on estime que 3 650 personnes seront infectées par le VIH en France. Ce nombre est stable depuis 2021, après une longue période de baisse. Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2023 était estimé à près de 5 500. La moitié de ces personnes ont été infectées il y a plus de 2 ans. » précise Santé Publique France.
L’activité de dépistage du VIH et des infections bactériennes sexuellement transmissibles (IST) a continué de progresser en 2023 et devrait augmenter en 2024, notamment grâce au développement du dépistage gratuit et sans ordonnance des IST depuis septembre. ” Il est essentiel de poursuivre cette dynamique. Plus les IST sont diagnostiquées tôt, plus le traitement est approprié. » note Santé Publique France.
La Guyane, département le plus touché de France
Les taux de dépistage rapportés à la population restent les plus élevés en 2023 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), à l’exception de Mayotte, et particulièrement en Guyane. C’est également sur ce territoire que l’épidémie de VIH reste marquée, de manière « particulièrement inquiétant « . La Guyane est considérée comme la région la plus touchée au niveau national. À Mayotte, aux Antilles mais aussi en Île-de-France, l’épidémie reste marquée « dans une moindre mesure ».
À Mayotte, deuxième département le plus touché après la Guyane, le taux d’incidence était de 11,9 pour 100 000 habitants, avec 37 nouvelles infections en 2023. Environ 140 personnes ignorent leur statut sérologique, et le délai médian de diagnostic, 2,3 ans, souligne l’urgence de intensifier les efforts de dépistage, précise notre partenaire France Mayotte Matin.
Les infections sexuellement transmissibles (IST) constituent également un problème majeur pour le territoire. Les jeunes femmes de 15 à 24 ans, bien que particulièrement vulnérables, sont insuffisamment dépistées. A l’occasion de cette Journée mondiale de lutte, l’association Nariké M’sada se déplacera » six camions dans les quartiers prioritaires », pour sensibiliser et détecter au plus près la population locale.
En Polynésie française, 23 hommes et 2 femmes ont été infectés par le VIH en 2024, soit le double de l’an dernier, rapporte notre partenaire TNTV. Une augmentation qui pourrait être due à l’augmentation du dépistage. Or, le souci sur place réside dans le fait que de plus en plus de patients » sont infectés sur le territoire.
« Avant le covid-19, environ la moitié des nouveaux cas provenaient de l’extérieur, infectés ailleurs et l’autre moitié infectés à l’intérieur du territoire. En 2024, on a vu qu’un peu plus de 70, 75% sont des personnes qui ont été contaminées sur le territoire. C’est un phénomène quelque peu nouveau” explique le docteur Nguyen, qui soigne les patients atteints de ce virus depuis plus de 30 ans.
Pour éviter que le virus ne se propage dans les rues, l’association « Agir contre le sida » propose au gouvernement de distribuer la PrEP, un médicament préventif : « Nous aimerions que le gouvernement agisse sur cette question » » déclare Karel Luciani, président de l’association. ” Ce traitement devrait être disponible, il existe partout dans le monde. L’OMS recommande la diffusion de ce traitement comme l’un des principaux leviers de lutte contre la pandémie du VIH.