Une étude réalisée par le cabinet EY, publiée ce dimanche, établit que le marché parallèle du tabac en France représentait 38% du marché total en 2023.
Une augmentation inquiétante. 2,3 milliards d’euros, c’est ce que représente la contrefaçon et le trafic de tabac en France en 2023, selon une étude réalisée par le cabinet EY. Une économie parallèle qui se développe de plus en plus.
Très rentable, le trafic ne se limite pas aux importations. En effet, depuis 2021, au moins six usines clandestines de production de cigarettes ont été démantelées sur le territoire français.
« On estime que créer une usine en France permet un retour sur investissement de 80 % en trois mois. Nous avons des réseaux qui sont capables de faire cet approvisionnement, de produire en France et surtout de distribuer directement via les vendeurs ambulants et les réseaux sociaux”, a détaillé Guéric Jacquet, associé du cabinet EY, à CNEWS.
Les buralistes inquiets de cette situation
Avec ces circuits illégaux, mais aussi les achats effectués à l’étranger entre 2019 et 2023, le marché parallèle du tabac en France est passé de 23 % à 38 % du marché total du tabac dans le pays.
Pour les buralistes, le prix très élevé du tabac en France est en cause dans cette situation. En effet, sur le territoire national, le prix d’un paquet de cigarettes est deux fois plus cher qu’au Portugal ou en Espagne.
« Le premier grand défi est d’arrêter la hausse sur le marché français. C’est une demande récurrente de la confédération et de tous les buralistes. Un moratoire sur la fiscalité pour éviter de créer une traite supplémentaire avec les marchés frontaliers”, a expliqué à CNEWS Philippe Coy, président de la Confédération des tabacs de France.
En 2023, la baisse des ventes légales a provoqué un manque à gagner de près de 4 milliards d’euros pour l’État.