Par
Erwan Gendry
Publié le
1 décembre 2024 à 6h16
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In Durtal (Maine-et-Loire), les 56 collaborateurs de la briqueterie Weinerberger traversons une période difficile. Depuis l’annonce de la fermeture d’un autre site du groupe, Flines-Lez-Raches (Nord)une ambiance délétère règne dans l’usine Durtal.
Le lundi 4 novembre 2024, 90 % des salariés ont décidé de faire grève. D’une part pour apporter un soutien à leurs homologues du Nord. D’autre part, pour tenter de lever le flou qui plane sur le site Durtal.
Dans le Maine-et-Loire, la briqueterie Weinerberger vit des jours compliqués
Installé depuis 2008 dans la ZAC Les Portes d’Anjou, la briqueterie Weinerberger est en activité partielle de longue durée (APLD). Pour faire simple, la production de l’usine est à l’arrêt depuis fin septembre 2024 et les salariés sont payés en partie par l’État.
“Selon un courrier de la direction, nous reprendrons l’activité à 60% durant la deuxième semaine de janvier 2025, mais dans quelles conditions”, demande Éric PéglionSalarié et délégué CFDT de l’usine. Avant l’arrêt de l’activité, les salariés étaient sous pression constante. Nous étions cinq équipes de trois personnes pour accomplir un travail monstre en 6×4. Les conditions sont mauvaises. La reprise ? Nous ne le ressentons pas. »
Michel Saby, directeur du site Durtal précise : « Dans une volonté de favoriser le dialogue social, nous comptons organiser régulièrement un point de situation dès la reprise de la production en février prochain lié à l’activité économique dans le domaine de la construction en France. »
2,6 millions d’euros remboursés chaque année
Par ailleurs, un rapport chiffré corrélé à un manque de communication a tendu l’ambiance en terre Durtal : « On nous dit souvent que notre usine est dans le top de la production du groupe, mais on se rend compte que nous sommes en avance-dernier en termes de production. prix de revient avec un déficit de 2,6 millions d’euros chaque année.»
Après plusieurs recherches, ce trou financier serait lié chaque année au coût d’installation de l’usine de Durtal. Cela aurait coûté « 50 millions d’euros, l’entreprise en a déjà remboursé la moitié mais il reste encore 25 millions d’euros d’amortissementsoit 2,6 millions d’euros chaque année », précise Eric Peglion. Interrogé à ce sujet, M. Saby n’a pas souhaité communiquer.
«C’est un manque de communication. Si nous avions eu ces explications à temps, les salariés n’auraient pas été aussi inquiets… Aujourd’hui, nous ne ressentons pas qu’il pourrait y avoir une vague de licenciements dans les mois à venir, mais nous restons prudents.»
Une visite du grand patron début janvier
A l’issue de cette manifestation le 4 novembre, Michel Saby a confirmé que le dispositif d’activité partielle resterait en place jusqu’en novembre 2025 afin de protéger les salariés.
« Le grand directeur de l’entreprise devrait même faire le déplacement à Durtal, en janvier, pour venir rassurer les salariés », confie Jean-François ConanChef de projet Construction Bois à la CFDT. L’optimisme communiqué, mais jusqu’à quand ? « Dans la situation économique actuelle, nous devons être très prudents. Le secteur de la construction se porte mal et on fait croire aux salariés que les choses vont s’améliorer dans les mois à venir. Dans le cas de la briqueterie Durtal, outre le fait qu’elle a le statut de numéro un dans son domaine, on ne sait pas vraiment dans quelle direction souhaite aller l’entreprise autrichienne Wienerberger… »
Un secteur en difficulté
Comme beaucoup d’entreprises françaises, la briqueterie Durtal est confrontée à « une crise persistante et une baisse notable des activités» sur le marché de la construction neuve.
« Le secteur enregistre une baisse significative des permis de construire et des mises en chantier, qui impacte particulièrement les segments de l’habitat individuel (-50%) et collectif (-30%). Pour 2025, les prévisions pour le marché de la construction sont sombres », analyse Michel Saby.
Pour redresser la situation, le directeur du site espère « beaucoup deProjet de loi de financesactuellement en discussion à l’Assemblée et nous attendons des mesures d’impact rapide pour les marchés du bâtiment.»
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