Avec ses jumelles, le petit garçon de huit ans tente d’observer de plus près ces deux animaux majestueux que l’on n’a pas l’habitude de croiser en Limousin. Ce samedi 30 novembre, l’unique sanctuaire d’éléphants d’Europe, Elephant Haven, situé à Bussière-Galant, dans le sud-ouest de la Haute-Vienne, a ouvert ses portes aux visiteurs.
Un moment unique qui n’a lieu que deux fois par an et qui se poursuit ce dimanche 1er décembre, de 10h à 15h.
Tout faire pour aider les animaux
L’occasion pour Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst de partager leur passion pour ces animaux et d’expliquer l’importance de ce lieu : « Nous trouvons qu’il est important d’impliquer les gens, de répondre aux questions, car tout le monde ne sait pas ce qu’est un sanctuaire. Le mot principal ici est le respect. Nous ne sommes pas là pour les toucher et leur donner à manger. Ils sont chez eux et nous devons respecter cela. »
Depuis 2016, les fondateurs du sanctuaire ont décidé de s’installer dans le Limousin, « l’endroit idéal » selon eux pour leurs deux pachydermes qu’ils ont accueillis, Gandhi et Delhi. Après 20 ans d’expérience au Zoo d’Anvers, le couple belge a décidé d’en faire plus pour aider les animaux. Avec une idée en tête depuis 2012 : offrir aux animaux retirés des cirques un refuge pour une retraite verte.
Limousin, l’endroit idéal
« Nous avons choisi le Limousin pour les conditions climatiques. Il pleut souvent donc l’herbe reste verte et il y a beaucoup d’arbres comestibles pour les éléphants, c’est parfait », explique Sofie aux visiteurs. Un bien-être animal essentiel pour le couple, qui a spécialement construit une écurie sur le terrain pour protéger ces deux grandes dames, Delhi et Gandi, du froid en hiver et de la chaleur en été.
Depuis plus d’un an, Gandhi et Delhi, deux femmes âgées respectivement de 55 et 41 ans, profitent de l’air du Limousin jusqu’à leur dernier souffle. Delhi vient tout droit d’un zoo basé en République tchèque, tandis que Gandhi a passé 25 ans dans un zoo au Danemark avant de faire ses premiers pas en France en Bretagne.
Une retraite bien méritée pour les deux pachydermes qui n’ont pas toujours eu la vie facile. « Nous n’avons pas tous les détails à leur sujet, y compris leurs problèmes de santé antérieurs. Il s’agit d’éléphants qui ont pu subir des mauvais traitements, et qui ont contracté des problèmes physiques et mentaux. Delhi souffre d’arthrose et a des difficultés à se déplacer. De son côté, Gandhi est très anxieuse. Elle souffre également de maladies chroniques, comme des otites et des problèmes respiratoires », explique Sofie.
Développez et continuez à accueillir
« Depuis qu’ils sont arrivés, ils sentent déjà meilleur. Nous essayons de faire de notre mieux pour prendre soin d’eux. Nous travaillons avec d’autres zoos et vétérinaires. Nous utilisons la technique du laser pour traiter les abcès, mais nous utilisons aussi des produits naturels comme le curcuma », ajoute Tony.
Les fondateurs du sanctuaire pratiquent également « formation médicale », c’est-à-dire des soins coopératifs : « Pour examiner, on touche la partie qu’on veut voir. L’animal nous le montre et nous lui offrons une récompense. Tout est positif. Cela prend du temps, car il y a une confiance qui doit s’établir entre le soignant et l’animal. »
Aujourd’hui, en France, il y a six éléphants de cirque qui ont besoin d’aide
Pour offrir le cadre de vie idéal à leurs animaux, le couple envisage de s’étendre à 50 hectares, au lieu des 29 qu’ils louent actuellement sur la commune. « Depuis que la loi a été votée pour interdire les éléphants dans les cirques, il y a un vrai besoin », assure le couple.
Un travail colossal pour Tony et Sofie, aidés principalement par des bénévoles du monde entier pour réaliser les travaux nécessaires, et financé par des dons. L’Intermarché de Saint-Yrieix-la-Perche, situé à quelques kilomètres, ramène régulièrement à l’association des fruits et légumes invendus. « Nous sommes là grâce aux donateurs, aux bénévoles, aux entreprises qui nous soutiennent. Tout le monde nous disait que nous étions fous. Nous sommes juste déterminés », assure le couple.
Les prochaines portes ouvertes auront lieu en avril 2025. Pour soutenir le sanctuaire Elephant Haven, les dons peuvent être effectués directement via leur site internet. Pour plus d’informations, visitez Elephanthaven.com.
Émilie Montalban
