En tête du premier tour des législatives anticipées, l’extrême droite et ses alliés sont sur le point d’accéder au pouvoir en France. Une situation politique inédite, qui inquiète au Luxembourg et plus largement dans la Grande Région. Observateur attentif de la vie politique française, Alex Bodry, ancien ministre LSAP, a relayé auprès de la presse française L’essentiel une lettre ouverte appelant amicalement « nos voisins français » à ne pas placer le RN aux commandes.
« Cette perspective est inquiétante, en particulier dans les régions frontalières. L’idéologie de l’extrême droite est incompatible avec le projet de construction européenne, le principe de la circulation des personnes et le concept d’État de droit », peut-on lire dans le texte.
Parmi les risques évoqués, « des évolutions négatives, de part et d’autre des frontières » et les frontaliers « premières victimes d’une politique nationaliste ». « La préférence nationale, le repli sur soi et le contrôle permanent impacteront lourdement les échanges et le vivre-ensemble dans la Grande Région », craignent les signataires, qui défendent « un front de tous les démocrates » face au RN. Les électeurs sont ainsi appelés à voter pour le candidat républicain le mieux placé.
Plusieurs militants et anciens responsables socialistes et sociaux-démocrates de la Grande Région ont signé ce texte. Outre M. Bodry, en sa qualité de président de l’Internationale Sarre-Lor-Lux, figurent également parmi les signataires l’ancien ministre-président de la Sarre Reinhard Klimmt et l’ancienne députée LSAP Cécile Hemmen.
Interrogé par L’essentiel en pleine campagne électorale en France, le Premier ministre Lux Frieden s’est élevé «contre tous les extrêmes, de droite comme de gauche (…) Les partis extrêmes veulent très souvent la destruction de l’Europe, celle qui nous a donné la paix, la stabilité et la prospérité. J’espère que les citoyens se rendront compte que ces partis politiques font exactement le contraire», a-t-il déclaré.
