Toutefois, ces dernières années, plusieurs réformes ont créé un mécanisme permettant de rendre les entités fédérées responsables des retraites.
“Avec la sixième réforme de l’État, un taux de cotisation progressif a été instauré pour les entités fédérées, afin qu’il atteigne 8,86% de leur masse salariale respective en 2028.explique Maxime Fontaine, chercheur en finances publiques au Département d’économie appliquée de l’Université libre de Bruxelles (DULBEA). Un tel taux ne permet de financer qu’une faible partie des retraites des fonctionnaires (dont les enseignants) des entités fédérées. Le gouvernement fédéral paie la majorité.“
La FWB verse à l’État fédéral une cotisation progressive mais limitée en échange de son soutien aux retraites des fonctionnaires communautaires.
En remplaçant le système statutaire des enseignants par un système de contrats de travail, la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) modifierait donc également celui de leurs retraites, qui passeraient alors du système réservé aux fonctionnaires à celui spécifique aux salariés.
Coût supplémentaire
Le financement de ces rentes engendrera inévitablement des coûts supplémentaires pour la Fédération. Et pas n’importe lequel…
“Ce ne sera plus l’État qui paiera les retraites, mais la Fédération Wallonie-Bruxelles à travers des cotisations sociales bien plus élevées, voire un régime de retraite du deuxième pilier.affirme Maxime Fontaine. Mais on parle finalement de montants en milliards d’euros pour égaler le niveau légal !“
mouetteOn parle finalement de montants en milliards d’euros pour correspondre au niveau statutaire !
Le chercheur développe : «En 2024, les dépenses de personnel dans l’éducation (hors enseignement supérieur) sont de 6,8 milliards d’euros. Par tranche de 15 % de cotisations supplémentaires, cela fait 1 milliard par an… L’idée est que, si l’on veut garder les mêmes avantages pour les futurs contractuels que pour les statutaires actuels, il faudra augmenter les cotisations sociales pour financer les retraites. dans le système salarié (ils sont en moyenne de 25% pour les cotisations patronales et de 13,07% pour les cotisations personnelles, NDLR) et financer un deuxième pilier pour financer la différence avec la pension des fonctionnaires qui est bien plus élevée. Lorsque tous les travailleurs seront des employés (et que le gouvernement fédéral ne paiera donc plus rien), l’impact se chiffrera sans aucun doute par milliards, à politique inchangée.« .
Et depuis le cabinet du ministre, on l’assure : «Nous veillerons à ce qu’il n’y ait aucune perte de droits. Une réflexion sera menée pour que le CDIE soit accompagné d’un deuxième pilier de retraite, entre autres droits« .
Valérie Glatigny annonce un CDI sur mesure pour les enseignants : « Il y aura une augmentation des salaires »
Réflexion
La ministre Glatigny se montre cependant prudente : «Les travaux budgétaires sont en cours, mais la différence de coût peut dépendre de multiples éléments, dont la forme juridique qui sera choisie pour le CDI des Enseignants.« . Et précise : «Plusieurs éléments ajoutent mais aussi suppriment des coûts à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut également tenir compte du fait que la baisse démographique aura un impact à la baisse sur le coût total de nos enseignants, parallèlement à la mise en place du CDIE.« .
mouetteLes travaux budgétaires sont en cours, mais la différence de coût peut dépendre de multiples éléments, dont la forme juridique qui sera choisie pour le CDI des Enseignants.
En tout état de cause, un compromis avec le gouvernement fédéral qui consisterait par exemple à maintenir les enseignants dans le giron fédéral tout en les maintenant sous une forme temporaire et limiter ainsi les surcoûts supportés par la FWB n’a guère de mérite. chances de réussir.
“À mon avis, il est utopique de penser qu’une entente puisse être conclue avec le gouvernement fédéral. Nous sommes dans un fédéralisme compétitif. Il n’y a aucune raison pour que le gouvernement fédéral agisse en faveur de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Surtout dans le contexte budgétaire actuel», souligne Maxime Fontaine. Qui conclut : «La réforme des retraites dure 50 ans. Et il faut dix ans pour se préparer. Je tiens également à rappeler que la Fédération n’a pas sa propre capacité financière : si les choses dégénèrent, on ne sait rien faire. En dehors d’une réforme de l’État qui transférerait les retraites (et les ressources, ndlr) vers des entités fédérées, je ne vois pas comment un tel changement serait supportable.« .
mouetteEn dehors d’une réforme de l’État qui transférerait les retraites vers les entités fédérées, je ne vois pas comment un tel changement serait supportable.