Un chatbot, une pub ou un héros intergalactique : la campagne électorale pour les élections générales britanniques du 4 juillet a affiché son lot de candidats insolites, souvent au ton drôle et satirique.
Cette tradition remonte aux années 1980, lorsque le Official Monster Raving Loony Party s’est enregistré comme parti politique et a présenté deux candidats sous le slogan « Votez pour Loony ».
Cette fois, le Premier ministre Rishi Sunak affronte un candidat de ce parti dans sa circonscription de Richmond (nord), mais aussi le comte Binface (« Garbage Can Face »), un « guerrier spatial intergalactique » autoproclamé, vêtu d’un impressionnant uniforme gris et noir et d’un casque ressemblant à une poubelle.
Le leader travailliste Keir Starmer, favori pour devenir le prochain Premier ministre, affrontera Elmo, le monstre rouge du célèbre spectacle de marionnettes « Sesame Street », et un candidat du Loony Party nommé Nick, l’incroyable brique volante (« The Incredible flying brick »).
Au Royaume-Uni, pour se présenter aux élections législatives, un candidat doit simplement recueillir 10 signatures d’électeurs d’une circonscription et verser une caution de 500 livres (590 euros).
L’afflux de ces candidatures inhabituelles s’explique par « le sens de l’humour britannique et nos traditions de satire et de dérision », explique à l’AFP Andrew Blick, professeur de sciences politiques au King’s College de Londres.
Et ces dernières années, la politique est devenue « plus ridicule », la rendant « plus perméable à la satire », ajoute-t-il.
Pour lui, ce phénomène « a des côtés positifs : (ces candidats) attirent l’attention sur le système, et certains problèmes qu’ils soulèvent – même sur un ton humoristique – sont de vrais sujets » pour les électeurs.
Le comte Binface, derrière lequel se cache un acteur, John Harvey, promet de construire « au moins une maison abordable » et d’instaurer un service national pour tous les anciens premiers ministres, faisant écho à la crise du logement et à la défiance envers les dirigeants du pays.
Il s’était déjà présenté contre Boris Johnson en 2019 et à l’élection municipale de Londres au printemps dernier, où il avait assuré à l’AFP que le système politique britannique « privilégie l’excentricité, l’imagination et l’humour plutôt que la politique ».
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Dans le sud de Londres, le pub The Mitre a été enregistré comme parti politique par son propriétaire Chris French pour gagner en publicité, alors que de nombreux établissements comme le sien sont en difficulté depuis la pandémie de Covid-19.
« C’est la chose la plus simple que j’ai jamais faite… J’ai simplement tapé “Comment enregistrer un parti politique” dans Google », explique Chris French, le seul candidat de son parti.
Grâce à sa candidature, le nom de son pub apparaîtra sur les bulletins de vote des 77 000 électeurs potentiels de sa circonscription.
Son objectif ? « Je veux juste ne pas finir dernier. Mais si je me présente devant de vrais partis politiques (…) ils devront probablement quitter la politique », a-t-il plaisanté.
À Brighton, dans le sud de l’Angleterre, AI Steve prétend être la première intelligence artificielle à appliquer.
L’image de la campagne est celle de son créateur, Steve Endacott, et le site Web promet de répondre aux demandes des électeurs « à tout moment ».
Il affirme également que ses politiques sont influencées par les commentaires des habitants, notamment par des projets visant à augmenter le nombre de places dans les prisons et à étendre les pistes cyclables. Il plaide également en faveur de mesures climatiques « pratiques » et des droits LGBT+.
AI Steve se présente « pour faire la différence », assure-t-il, interrogé par l’AFP, ajoutant qu’un de ses atouts est de ne pas se laisser « influencer par des émotions ou des intérêts particuliers ».
Mais lorsqu’on l’a interrogé sur les avantages de l’intelligence artificielle, il a apparemment rencontré un problème technique et n’a pas pu terminer sa réponse.
