9 h 40. À Damgan, le marché bat son plein. Avenue du Général de Gaulle, Anne Le Hénanff donne ses consignes aux militants qui l’accompagnent : deux binômes distribueront des tracts aux entrées, le député sortant et une jeune militante déambuleront à la rencontre des électeurs. « C’est une campagne où il faut se réajuster en permanence ! Lundi, la surprise a été le désistement d’Anne Gallo (NDLR : candidate du Nouveau Front populaire). Je dois réécrire le discours de mon meeting public. » Mais elle sera aussi sur cinq marchés.
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10 h 15. La Vannetaise connaît bien Damgan. Enfant, elle y venait en vacances. Le problème, c’est qu’elle y croise surtout… des vacanciers. Aux passants dont elle capte le regard, elle salue et engage la conversation. On lui répond « On ne vote plus ! », « Je ne suis pas un mec raciste, mais je veux que ça change », mais aussi « On vous fait confiance » ou « C’est gagné ». Elle répond sur les lois que le RN n’a pas votées sur l’immigration ou la Défense, souligne que sa rivale n’habite pas la circonscription ou explique : « J’ai besoin du meilleur score pour montrer que le Morbihan bloque le RN. » Plus loin, elle invite les électeurs de la 4e circonscription à aller voter
Paul Molac, bien qu’il ne soit pas de son camp. « Il affrontera un candidat du RN. Allez voter pour lui. »
11 h. Quand elle n’a pas de clients, la candidate s’adresse aussi aux commerçants. Elle en profite pour faire deux courses « pour être sûre d’avoir quelque chose en rentrant… », raconte-t-elle. Depuis le 9 juin au soir et l’annonce de la dissolution, sa vie a basculé. « Je n’ai jamais vécu une campagne comme celle-là ! » Elle ne cache pas sa fatigue.
11 h 40. De retour au bureau de campagne, dans une zone commerciale de Vannes, une demi-douzaine de militants l’accueillent. Tous les jeunes attendus ne sont pas là, en raison des oraux du baccalauréat et du début de leur stage. La réunion débute par le débriefing de Damgan. « Attention, on a croisé beaucoup de gens qui ont voté RN. S’il y a des abstentionnistes, ils seront de notre côté. » La discussion devient animée sur la stratégie à adopter. « Le Télégramme et Tébéo nous ont proposé un débat télévisé, j’aurais aimé ça, mais M. Martin n’est pas disponible… », tacle Anne Le Hénanff. « À la place, je peux faire du porte-à-porte. » Mais où ? « Allez voir des gens qui seront contents de vous voir, ça motivera les troupes. Travaillez votre terrain ! », philosophe une militante expérimentée.
12 h 15. Les rôles sont distribués pour le collage des affiches. Entre fatigue et besoin de se détendre, les plaisanteries fusent, mais il reste un point à l’ordre du jour : la réunion publique ce mercredi à 19 heures au Palais des Arts. « C’est ma priorité. Il faut qu’il y ait du monde », remobilise la candidate. Les boucles WhatsApp s’activent. « Bon, pour dimanche, quel que soit le résultat, on se retrouve, mais je ne prévois rien », conclut-elle, avant de remercier les militants et de passer à un rendez-vous essentiel : son dépôt de dossier à la préfecture.
Demain « En campagne électorale avec… Joseph Martin (RN) »
