La chasse à courre est « une pratique moderne et écologique », vante le président de la Société de vènerie

La chasse à courre est « une pratique moderne et écologique », vante le président de la Société de vènerie
La chasse à courre est « une pratique moderne et écologique », vante le président de la Société de vènerie

Par

Raphaël Lardeur

Publié le

29 novembre 2024 à 19h10

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Depuis mai 2022, il est le patron de la chasse : Pierre-François Prioux. Le nouveau président de la Société Vénerieélu, se dit « combatif ». Avec pour premier défi celui de combler le déficit d’image dont souffre la pratique, héritée du Moyen Âge, il décide d’ouvrir grandes les portes de ce monde qui vivait dans l’isolement.

Face aux militants anti-chasse, téléphones à la main, à l’affût de la moindre vidéo à potentiel viral, Pierre-François Prioux veut montrer ses lettres de noblesse. « Ouvrir » le dialogue et surtout « ancrer la vénération dans le XXIe siècle ».

Cet ancien professeur d’histoire-géographie a lui-même créé son équipage : le Rallye Tempête. “En hommage au nom d’un chien”, dit-il. Et depuis, il sillonne la , à la fois pour chasser, mais aussi pour comprendre comment réinventer cette pratique aux héritages d’un autre temps. Entretien.

Acte : Qu’est-ce qui vous motive à chasser aujourd’hui ?

Pierre-François Prioux: Parce que la chasse à courre est une pratique moderne, écologique et complètement ancrée dans le 21ème siècle. Elle participe à la conservation des espaces forestiers face au monde contemporain qui ronge les massifs avec toujours plus de routes. Aussi, puisque sans nous, l’animal deviendrait sédentaire. Avec la chasse à courre, la faune sauvage garde ses instincts. Je ne veux pas que la nature soit aseptisée et vidée. Les chiens chassent les animaux les plus faibles et participent donc à la sélection. Tout ce qu’il y a de plus naturel. C’est par amour de les voir chasser que je pratique la chasse à courre. Les entendre est la base. Finalement et contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est un fabuleux mélange humain dans une nature fabuleuse.

La chasse à courre est considérée comme élitiste, cruelle et dépassée. Pour quoi ?

PF. P. : Élitiste, vraiment ? On a longtemps imaginé que la vénération était réservée aux nobles et aristocrates voire aux grands industriels. Cela était vrai jusqu’au 19e siècle. Mais aux XXe et XXIe siècles, la chasse à courre s’ouvre au monde. Non, nous ne sommes pas des aristocrates en redingote. Il y a de tout : coiffeurs, employés municipaux… Penser que c’est élitiste, c’est un combat d’arrière-garde. Ensuite, la vénération est tout sauf cruelle. La cruauté consiste à faire souffrir intentionnellement les autres. Comme le chat qui joue avec la souris avant de la tuer. Pour nous, c’est naturel. Les chiens chassent les herbivores et dans 25 % des cas, ils réussissent. Tant mieux pour eux. Enfin, dire que la chasse est obsolète est une erreur totale. Il n’y a jamais eu autant de chasseurs à courre. Pour moi, c’est un véritable retour aux racines et au patrimoine. Chaque mois, nous sommes obligés de refuser de former de nouveaux équipages car ils ne répondent pas aux normes que nous imposons. La qualité de l’élevage, des terrains de chasse corrects… La chasse est vraiment une pratique en plein essor.

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Des militants anti-chasse vous filment, vous suivent. Refusant très souvent le dialogue. Qu’en penses-tu?

PF. P. : Nous devons créer la société. Mon objectif est que tout le monde soit ensemble. La chasse à courre est sans cesse remise en question, comme dans les forêts périurbaines. Les actions des militants écologistes me causent beaucoup de regret et de tristesse. On ne peut plus se parler sans parler de lutte des classes. À la maison, il y a de tout, du fermier au médecin. Aux opposants, je les invite à venir nous voir pour qu’ils changent d’avis sur la chasse à courre.

Craigniez-vous que la chasse soit un jour abolie ?

PF. P. : Il y a 1 100 équipages dans le monde, dont 350 en France. Réparti sur trois continents : Océanie, Amérique et Europe. Il faut savoir que la chasse à courre a été interdite en Allemagne sous le régime nazi avec une loi destinée à préserver la pureté d’une technique de chasse muette et immobile. En Angleterre, Tony Blair, Premier ministre du Royaume-Uni pendant 10 ans, a déclaré dans ses mémoires qu’il ne regrettait qu’une chose : avoir aboli la chasse pour des raisons politiques. Je ne veux pas que nous cédions à la pression politique. Si la chasse est interdite demain, toute chasse sera en danger. Et qui gérera la faune ?

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