Avec « The Watchers », les documentaristes Philippe Lainé et Stéphanie Magnant nous invitent à découvrir le regard singulier que portent les agents de musée sur les œuvres qu’ils côtoient de jour comme de nuit. La Joconde de Léonard de Vinci, conservée au Louvre à Paris, est le premier épisode de cette série.
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David est agent au musée du Louvre et a le privilège de pouvoir contempler régulièrement l’un des tableaux les plus célèbres au monde, « La Joconde » de Léonard de Vinci. Tour à tour admiré par François Ier, Louis XIV et Napoléon Bonaparte avant d’être exposé au public au milieu du XIXème siècle. Volée en 1911 par un vitrier italien qui participa aux travaux de protection des œuvres du musée, déplacée lors des conflits mondiaux pour éviter d’être confisquée, la Joconde connut une vie tumultueuse. Aujourd’hui, près de la moitié des visiteurs du Louvre viennent uniquement pour voir ce tableau emblématique de l’histoire de l’art.
« Ce qui est fou, c’est que la Joconde devient un peu un connard pour beaucoup d’agents parce que la Salle des Domaines est un champ de bataille. dit David, notre gardien. DONC évidemment moi quand je dis à mes collègues « non mais la Joconde, ce tableau est juste incroyable, c’est une révolution ! ils me répondent « Oh la Joconde ! Ce tableau est moche, mais je ne comprends pas comment on peut aimer la Joconde, je déteste ce tableau ! Les autres tableaux de Léonard de Vinci, oui, mais là c’est horrible, je déteste ce tableau !
Ce tableau est révolutionnaire, c’est la première fois qu’un sourire apparaît. Quelques siècles plus tard, la photographie est inventée. Mais à l’époque de la peinture, capturer des sourires n’était déjà pas possible, mais en plus, capturer un sourire en peinture est hyper compliqué car cela signifie qu’on capture un instant alors que peindre généralement fige le temps. Et ce que Léonard de Vinci voulait, c’était montrer le temps qui passe. Ce petit pont derrière lui est une allégorie du temps qui passe, de l’eau qui coule sous un pont. Léonard de Vinci parle de quelque chose d’indicible, de quelque chose qui n’existe pas et de quelque chose qui nous fait très peur du temps qui passe et donc de la mort. C’est complètement fou !
« Ce sont des paysages un peu lunaires, un peu bleus, un peu verts, vous ne comprenez pas, ce n’est pas vraiment la terre. Vous ne savez pas ce que c’est. Ces deux paysages chaotiques sont la Joconde qui les rejoint. C’est le sourire, c’est la grâce, ça remet tout en équilibre et en fait, le sourire de la Joconde, ça rééquilibre tout simplement le monde. le plastique, la qualité graphique de Léonard de Vinci, c’est juste incroyable, il a une touche… Je pense que ce type peint ce que les extraterrestres devraient faire.
« La Joconde » de Léonard de Vinci est visible au Musée du Louvre à Paris.
Tous les épisodes de « Veilleurs » sont à retrouver sur france.tv/idf