Ce mardi 2 juillet a eu lieu la signature de la convention de l’opération programmée d’amélioration de l’habitat – Rénovation urbaine (OPAH-RU), dite « Cœurs de Bourgs »..
Douze communes ont été passées au crible, pour être ramenées à sept, puis cinq. Clarensac, Générac, Manduel, Marguerittes et Milhaud ont ainsi rejoint le dispositif OPAH-RU pour redynamiser leur centre. Géraldine Rey-Deschamps, vice-présidente déléguée à l’habitat et au renouvellement urbain à Nîmes Métropole, plante le décor : « certaines communes ont connu une croissance démographique importante, une urbanisation extensive avec une prédominance de maisons individuelles au détriment des cœurs de bourgs ». Résultat, ces derniers, souvent « paupérisés » avec bon nombre de logements insalubres et vacants, ont vu leur attractivité s’effondrer.
145 logements rénovés en 5 ans
L’exercice est délicat, car les communes doivent adapter leur parc de logements aux besoins tout en respectant les contraintes environnementales et réglementaires, à l’image de la ZAN (Zéro Artificialisation Nette), imposant 0% d’artificialisation d’ici 2050. l’agence d’urbanisme Urbanis et à travers une longue phase de diagnostic auprès des propriétaires, 11 bâtiments représentant 145 logements répartis entre propriétaires occupants et bailleurs seront réhabilités sur cinq ans. Des logements sélectionnés à dessein car jugés indignes ou trop énergivores. « Il s’agit aussi de favoriser la mixité sociale et de protéger le patrimoine ancien », ajoute Géraldine Rey-Deschamps. Vous l’aurez compris, le projet est multiforme, alliant urbanisme, attractivité et cohésion sociale.
Qui finance ?
Le budget est conséquent. Pour le suivi et l’animation, Nîmes Métropole finance à hauteur de 750 000 €, dont 375 000 € de l’Anah et 100 000 € de la Banque des Territoires. Quant aux travaux, l’Agglo finance à hauteur de 1,5 M€ sur fonds propres, l’Anah apporte plus de 4 M€, le Conseil départemental du Gard à hauteur de 40 000 €, et enfin les communes à hauteur de 945 000 €. Autour de la table, une multitude d’acteurs : la DDTM, la CAF du Gard, l’EPF d’Occitanie, la Banque des Territoires, l’agence d’urbanisme, les communes, les habitants et les propriétaires. Tous convergent vers l’amélioration du cadre de vie, pour faire des centres-villes « des lieux où il fait bon vivre ».
« Ne pas être pénalisé deux fois »
Frédéric Touzellier, maire de Générac et vice-président de l’Agglo, insiste sur la co-construction : « il fallait aller voir les habitants pour qu’ils soient parties prenantes », tout en soulignant la différence de délai : « le mandat est de 6 ans, le chantier va durer 10 ans, il faudra attendre un certain temps pour avoir des résultats ». Les communes participent financièrement, dans le cadre de la rénovation des façades. Le maire de Générac en profite pour réclamer une meilleure répartition des malus pour les communes déficitaires au titre de la loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain, imposant 25% de logements sociaux aux communes de plus de 3 500 habitants.
La sanction passe de 60 000 à 130 000 euros
« Nos malus peuvent servir à financer cela », et ainsi éviter d’être taxé deux fois… Le maire de Manduel acquiesce volontiers, après avoir vu son malus passer de 60 000 à 130 000 euros. Christian Bastid, président de l’Agence départementale de l’habitat et de l’hébergement (ADHL), se réjouit que le Département soit associé au projet. Et d’évoquer la prime de 500 euros pour lutter contre la précarité énergétique des propriétaires occupants, au titre du dispositif départemental de solidarité sociale.
