pourquoi Ismaël Stevenson maintient sa candidature – .

pourquoi Ismaël Stevenson maintient sa candidature – .
pourquoi Ismaël Stevenson maintient sa candidature – .

Il y aura bel et bien une course à trois dans le Roannais ce dimanche 7 juillet, dans la 5e circonscription de la Loire. Le duo LFI du Nouveau Front populaire a annoncé, ce lundi soir, son maintien, alors que le matin même, les forces de gauche du NFP s’étaient entendues sur un retrait. Une prise de position qui fait voler en éclat l’unité de l’union locale de la gauche.

  • Il y avait un doute sur votre possible continuation. Les choses semblent avoir changé d’heure en heure ce lundi. Que s’est-il passé ?

Ce lundi matin, nous avons eu des discussions entre les membres du Nouveau Front Populaire et nous étions plutôt enclins à retirer la candidature du NFP. Quelques heures plus tard, j’ai discuté avec le Comité électoral parisien de La France Insoumise, et nous avons fait le point sur la situation en analysant la sociologie des votes. Nous sommes arrivés à la conclusion que, finalement, notre candidature n’aurait pas forcément d’impact sur le résultat du Rassemblement national. En revanche, il est peut-être important de maintenir une candidature du NFP dans la circonscription pour offrir une voie vers la gauche à ceux qui ne voudraient voter ni à droite ni à l’extrême droite, à ceux qui voudraient s’abstenir…

  • Ne craignez-vous pas d’encourager la division des voix et la candidature du Rassemblement national ?

On estime qu’en termes de réserve de voix, le RN n’a pas beaucoup de marge de progression, alors qu’Antoine Vermorel bénéficie du statut de « front républicain » et risque de bénéficier de nombreux transferts de personnes qui ont peur du RN ou qui viendraient du camp de gauche. Or, dans notre circonscription, beaucoup d’électeurs ne veulent ni de Vermorel ni de Granger.

  • Votre position, à contre-courant des débats de ce lundi matin, a brisé l’unité du Nouveau Front Populaire dans le Roannais, le PS et le PC appelant à voter en faveur du député sortant…

Le Parti socialiste et le Parti communiste ont peut-être vraiment peur que le Rassemblement national passe et, par conséquent, ils estiment que ma candidature risque de bloquer la victoire de Vermorel. Nous ne le pensons pas. Les partis de gauche bloquent l’extrême droite depuis 2002 et elle n’a jamais eu de scores aussi élevés ! Elle est au seuil du pouvoir. Nous sommes là pour dire aux gens qui vont subir les foudres du RN et la libération de la parole xénophobe : nous sommes là, là pour les gens des quartiers, là pour les gens qui ont défendu la Palestine, pour ceux qui veulent la retraite à 62 ans, qui veulent augmenter le Smic à 1 600 euros… Nous sommes une voix d’expression populaire et démocratique.

«Laissons la gauche s’exprimer au second tour»

  • Dimanche dernier, vous avez obtenu un score inférieur à celui que vous espériez (18,35%), inférieur à celui d’il y a deux ans (20,35%). Votre candidature est-elle purement symbolique ou croyez-vous à une possible victoire ?

Je vais donner une double réponse : d’un côté, tant que la journée électorale n’est pas terminée, rien n’est joué… Mais d’un autre côté, effectivement, on est plutôt sur un versant symbolique. Il faut aussi permettre à la gauche de s’exprimer au second tour, pour que le débat ne soit pas monopolisé entre la droite xénophobe et l’extrême droite autoritaire. De plus, on subit la dépolitisation des personnes précaires, lassées de ce type de politique. On leur propose une alternative.

  • À quoi ressemble le reste de la campagne ?

Notre stratégie sera d’aller à la rencontre des gens, d’essayer de convaincre tous les gens des quartiers populaires de ne pas voter RN et de nous donner la parole pour montrer qu’à Roanne, ils ne sont pas seuls. Il y a des gens qui sont à gauche, qui veulent du changement, pas de droite mais de gauche. Nous nous rassemblerons et nous serons là demain, et après-demain et après-demain…

« Il y a des gens qui sont à gauche, qui veulent du changement, pas de droite mais de gauche »

  • Comment allez-vous travailler avec les autres partis de gauche ? La période post-législative s’annonce très compliquée…

On verra. Notre candidature n’est pas forcément déterminante pour la suite des négociations ou des actions qu’il y aurait avec les autres partis de gauche. Peut-être qu’une autre personnalité prendra la tête de la France Insoumise et travaillera très bien avec les autres partis si vraiment je suis inabordable.

Si nous voulons défendre un programme de rupture, il faudra être solide dans nos convictions. Et nous sommes droits dans nos bottes, même si nous subissons beaucoup de pression, il faut gérer la peur, la colère des autres, nous restons solides.

Interview by Aurélie Marchadier

L’unité du Nouveau Front Populaire se fissure à Roanne

Ils ne comprennent pas. Et ils appellent à voter pour le candidat républicain. Le Parti socialiste et le Parti communiste n’ont pas apprécié la démarche d’Ismael Stevenson. Et ils le font savoir.Les membres du Nouveau Front Populaire lors de la présentation du programme commun à la presse. POV

Pour Johann Cesa (Premier secrétaire fédéral du PS Loire) : « Ismaël Stevenson a fait une erreur. Il a obtenu un score plus faible que la dernière fois et il n’a aucune possibilité de report de voix.

« Nous sommes totalement opposés au maintien de sa candidature, lui ai-je dit au téléphone, et nous maintenons notre appel à bloquer le Rassemblement national. »

Johann Césa

Ce n’est pas un plaisir d’appeler à voter pour Antoine Vermorel-Marques, mais il faut distinguer les adversaires politiques des ennemis de la République.

Même réaction de la part de Christine Chevillard, secrétaire de la section roannaise du Parti communiste : « Nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de procéder. Le matin, toutes les forces politiques roannaises du Nouveau Front populaire se sont réunies et ont convenu de retirer la candidature d’Ismaël Stevenson. Et l’après-midi, la direction de LFI a pris la décision inverse ? »

« On ne peut pas travailler dans ces conditions. Non, ça ne marche pas comme ça. »

Christine Chevillard

« Nous appelons les gens à voter pour Antoine Vermorel-Marques, le candidat le mieux placé pour faire barrage au Rassemblement national. Le moment venu, il faudra que toutes les forces politiques de gauche de Roanne se mettent autour de la table, s’expliquent et clarifient les choses. On ne peut pas travailler ensemble si les décisions viennent systématiquement de Paris, sans tenir compte des décisions locales, les mieux placées pour connaître la situation politique du territoire », estime-t-elle.

Propos recueillis par Karl Pasquet

Antoine Vermorel-Marques fustige le « manque de courage et de sincérité » d’Ismaël StevensonAntoine Vermorel-Marques, ici lors d’un meeting public de campagne, déplore un « manque de courage » du candidat LFI.

Le député sortant du Roannais, arrivé en tête au premier tour des législatives, se montre prudent quant au maintien de la candidature d’Ismaël Stevenson. Le candidat des Républicains n’hésite pas à attaquer frontalement son adversaire politique : « Les gens qui sont capables de dire le matin “je me retire” et l’après-midi “ah non, finalement j’ai eu un appel de Jean-Luc Mélenchon, je reste”, c’est ce qu’on appelle l’absence de courage et de sincérité en politique ».
« L’un des objectifs est de créer des problèmes »
Antoine Vermorel-Marques a néanmoins tenu à dissocier la France Insoumise des autres forces politiques qui composent le Nouveau Front populaire, qui ont clairement appelé à soutenir sa candidature pour faire barrage à l’extrême droite : « C’est la grande différence entre les Insoumis et les forces républicaines de gauche. Ce que j’ai vécu pendant deux ans dans l’hémicycle, nous le vivons aujourd’hui dans le Roannais. Les Insoumis n’ont qu’un seul but, c’est de mettre le pays en déroute et de détruire les institutions. Et même ceux qui semblent les plus respectables, et je pensais qu’Ismaël Stevenson en faisait partie, montrent que ce sont des gens qui sont à la merci de leur président de parti. »

Propos recueillis par Karl Pasquet

« Bonne nouvelle » pour la candidate du RN
Le fait qu’Ismaël Stevenson soit toujours en lice au second tour est une « bonne nouvelle » pour le candidat du Rassemblement national dans la cinquième circonscription de la Loire. « J’étais favorable à ce qu’il reste dans la course », réagit Sandrine Granger. « Je ne vois pas pourquoi il céderait sa place pour que les gens votent pour M. Vermorel, sachant que leurs idées ne sont pas les mêmes. » Selon la candidate arrivée dimanche au premier tour près de six points derrière Antoine Vermorel-Marques, la candidate du Nouveau Front populaire doit penser que le candidat du RN n’a aucune chance de l’emporter, « sinon il se serait retiré ». Mais « tout est possible », veut-elle croire.
P.-FC

 
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