à Toulon, le RN version Bac Nord espère signer le grand chelem – .

à Toulon, le RN version Bac Nord espère signer le grand chelem – .
à Toulon, le RN version Bac Nord espère signer le grand chelem – .

A Toulon, le député macroniste sortant se voit en Astérix, résistant indomptable dans son « village gaulois » en bleu marine varois. Lundi matin, il y avait comme une odeur d’eau de javel dans le local du RN de la capitale varoise. Les militants remettaient tout en place après la fête de dimanche soir, avec la réélection au premier tour de cinq députés RN sortants du département, du jamais vu.

En lice à Toulon, Sébastien Soulé est arrivé en tête (42,28%) devant le député sortant Renaissance Yannick Chenevard (31,37%) et le candidat Insoumis du Nouveau Front populaire Eric Habouzit (22,38%), qui devrait se retirer mardi et expliquer pourquoi.

« Le courage de parler. » 46 ans, allure athlétique et accent du sud, ce candidat est un novice en politique mais pas totalement inconnu. Il faisait partie des « baqueux » accusés dans le procès Bac Nord à Marseille. Mais il a finalement été acquitté en 2021, comme six autres des 18 prévenus, après « neuf ans d’une vie en sursis », dit-il aujourd’hui. Son histoire a inspiré l’un des personnages principaux de « Bac Nord », un film de Cédric Gimenez. Après cet épisode, il s’est tourné vers le syndicalisme à Alliance Police Nationale, avant de se lancer en politique, encouragé par la députée locale Laure Lavalette.

Pour lui, le RN est le « seul parti qui a le courage de dire qu’il veut rétablir l’ordre ». Et il assure recevoir « beaucoup de soutien de la part des forces de l’ordre ». Avec ce candidat atypique, le RN espère conquérir la seule des huit circonscriptions qui lui manque encore pour signer un grand chelem dans ce département rural et conservateur du Var où l’extrême droite dirige la ville de Fréjus depuis 10 ans. Mais le député sortant, Yannick Chenevard, n’a pas dit son dernier mot : « Nous sommes une île à Toulon, un peu comme un village d’Astérix ».

Hubert Falco. Il reçoit les invités à deux pas du port militaire, dans son bureau parlementaire, en costume. Sur ses boutons de manchette, des présentateurs rappellent que pendant deux ans, à l’Assemblée, cet ancien militaire a été rapporteur du budget de la Marine et membre de la très secrète Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement. Aussi combatif soit-il, il ne nie pas « cette espèce de vague RN gigantesque qui recouvre le pays, avec des élus totalement inconnus ». Et il ne parvient toujours pas à expliquer « cette dissolution totalement irrationnelle » d’Emmanuel Macron, celui qu’il avait rejoint, dans la lignée de ces barons régionaux qui ont quitté Les Républicains pour le président de la République.

Pour cette campagne éclair du second tour, il mise sur son implantation locale, ayant notamment été le premier adjoint de son mentor, l’ancien maire Hubert Falco, démis de toutes ses fonctions par la justice l’an dernier. La chute de Falco, qui s’est toujours présenté comme un rempart contre l’extrême droite, à qui il avait repris la ville au début des années 2000, a bousculé le paysage politique local. Et ces législatives servent aussi de test pour les municipales de 2026. « Hubert », comme tout le monde l’appelle ici, est d’ailleurs sorti lundi de son silence pour soutenir son protégé face à une « extrême droite » qui « nous condamnerait inexorablement à une aventure mortifère et au chaos ».

Mais au marché de Toulon, la vague marine semble plus forte. « J’ai voté Jordan Bardella parce que j’en ai marre de ce gâchis. Pour une fois, si on a quelqu’un qui peut essayer de changer quelque chose », confie Marie-Ange Galindo, une retraitée de 68 ans pleine d’entrain, très inquiète pour son pouvoir d’achat. « Ici, c’est le RN à tous les niveaux, ça ne sert à rien de parler », fulmine Fabienne, une secrétaire de 47 ans, « interloquée » par le niveau du vote RN : mais « ce sont tout sauf des sauveurs », assure-t-elle, sans donner son nom, de peur d’être reconnue. Au premier tour, elle a voté pour l’union de la gauche. Et au second ? « Je vais voter blanc, Macron, il est pour les riches. »

Sandra LAFFONT

© Agence France-Presse

 
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