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Éditorial de Vernon
Publié le
2 juillet 2024 à 07:02
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Le l’été est une période charnière dans l’industrie hôtelière. À cette époque de l’année, les clients d’affaires laissent la place aux touristes et tant que le temps est bon, les chambres d’hôtel sont facilement réservées.
« En haute saison, les visiteurs peuvent avoir du mal à trouver un hébergement, donc l’augmentation de l’offre d’hébergement n’est pas trop importante », explique Mathilde Egrix, directrice des hôtels Normandy à Vernon depuis cinq ans et Kyriad à Saint-Marcel (Eure) depuis janvier.
Les plateformes en ligne sont populaires
Cette augmentation de hébergement touristique est particulièrement notable sur les plateformes de réservation en ligne telles que Airbnb.
Pour Dorothée Duval-Fauconnier, directrice de l’hôtel Baryton à Saint-Marcel depuis 19 ans, ce type de location n’attire pas la même clientèle et ne lui marche donc pas sur les pieds :
« Nous tournons principalement avec un clientèle d’affaires ce qui représente un peu plus de 70% de notre fréquentation. »
Depuis CovidCependant, elle a constaté que le touristes sont de plus en plus nombreux à venir dans son établissement. « Avant, les touristes venaient davantage le week-end, maintenant, ils réservent même en semaine », constate Dorothée Duval-Fauconnier.
L’augmentation du nombre d’hébergements touristiques dans la région de Vernon constitue donc une bouffée d’air frais durant la saison estivale. En revanche, le problème se pose hors saison.
En basse saison, on se marche dessus
« Aujourd’hui, les hébergeurs, notamment Airbnb, ne cherchent pas seulement à attirer les touristes. Ils proposent des hébergements toute l’année, même en basse saison, ce qui peut être délicat pour les hôteliers. »
Ce dernier fonctionne également, en basse saison, auprès d’une clientèle d’affaires.
Les clients qui se tournent de plus en plus vers des plateformes comme Airbnb :
« Bien sûr, c’est moins cher et c’est normal : l’offre et les standards de sécurité ne sont pas les mêmes et surtout, les hébergeurs n’ont pas de salariés à payer ni de charges. »
Si le nombre d’hébergements continue d’augmenter, Mathilde Egrix craint pour le fonctionnement et rentabilité hôtels. « En haute saison, notre clientèle est à 50% touristique, à 50% autre. Durant le reste de l’année, la clientèle d’affaires représente plus de 70% environ », estime le directeur.
Si elle affirme entretenir de bonnes relations avec les hôtes Airbnb, elle souligne que l’hôtellerie est pourvoyeuse d’emplois : « À l’hôtel Normandy, j’ai 21 personnes en CDI et j’embauche quelques saisonniers pendant l’été. C’est important de garantir la sécurité de l’emploi. Ce sont des gens qui ont pris le temps de se former car l’hôtellerie, comme tout autre métier, ça s’apprend », conclut-elle.
De plus en plus d’hôtes sur Airbnb
A la sortie de la crise sanitairele secteur Seine Normandie Agglomération (SNA) a vu ses offres locatives augmenter drastiquement sur l’ensemble de son territoire.
En effet, que ce soit pour le tourisme ou pour leur simplicité, les plateformes de location attirent. C’est dans cette optique que Bénédicte Vallet, propriétaire de La Maison Fleury à Sainte-Genevieve-lès-Gasnys’est lancé dans l’aventure il y a trois ans :
« J’avais l’habitude de louer à l’année, mais je me suis retrouvé avec trop de problèmes et de loyers impayés. J’ai donc choisi Airbnb. »
L’application, créée en 2008, permet de louer des biens pour une courte durée, sans les contraintes d’un contrat de location classique.
Mais cette facilité a un prix : « J’ai un autre travail à côté, donc c’est très dur. Cela me prend environ quatre heures par semaine », annonce sans détour Bénédicte Vallet.
Malgré l’aspect chronophage de l’activité, elle ne regrette pas son choix, considérant que le jeu en vaut la chandelle.
Louer dans une ambiance conviviale
Même constat pour Gérard Meyer, gérant de La Petite Marette à Saint-Marcel. En 2019, lui et sa femme décident de mettre en location sur Airbnb le logement au fond de leur jardin.
« Nous sommes tous les deux retraités, mais au début, cela nous prenait encore beaucoup de temps. Avant, nous louions à la nuitée, maintenant nous ne louons que pour quelques jours. »
Qu’il s’agisse du gérant de La Maison Fleury ou de Gérard Meyer, tous deux disent s’être lancés dans l’aventure dans un esprit de convivialité.
« On s’adapte à Giverny »
« Nous nous adaptons aux horaires d’ouverture de Giverny pour louer. Cela fonctionne très bien et nous permet de rencontrer de nombreux étrangers de tous horizons », explique Gérard Meyer.
Toutefois, si la demande est forte durant la saison estivale, la location de votre logement peut devenir plus complexe en période creuse.
Bénédicte Vallet, qui loue son logement toute l’année, connaît bien la différence.
« Nous sommes parfois obligés d’augmenter nos tarifs à cause de la hausse des factures. Avec l’augmentation du prix de l’électricité cette année, nous n’avons pas du tout été rentables, c’est presque un quart du prix. »
Après réflexion, la gérante de La Maison Fleury a décidé qu’elle ne louerait plus en hiver.
Le jeu des saisons
Si les locations sont beaucoup moins nombreuses et rentables durant la période hivernale, les offres continuent d’augmenter lorsque les beaux jours arrivent.
« Nous sommes dans une zone très touristique, donc je ne pense pas que cela ait forcément un impact. Je pense que l’offre est en avance sur la demande. Cela ne m’a pas impacté. C’est quand même le deuxième site le plus visité de Normandie. »
Un avis que ne partage pas Bénédicte Vallet. Cette dernière assure avoir moins de réservations cette année que les années précédentes : « Avant, il n’y avait pas beaucoup d’offres, ce qui me permettait d’être toujours pleine. Mais avec l’arrivée des Jeux olympiques ce n’est plus le cas, malgré ma bonne note sur l’application et mes tarifs abordables, je reste moins pleine que les années passées », conclut-elle.
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