Cent ans d’histoire de la Chambre d’agriculture ont été retracés vendredi, à l’issue de la dernière séance de la chambre consulaire. De quoi mesurer son rôle qui s’est renforcé et diversifié au fil des années.
« La Chambre d’agriculture reste un outil créé pour représenter les agriculteurs. Aujourd’hui, nous sommes associés aux décisions politiques, nous jouons un rôle de développement, de formation et d’accompagnement des projets», a rappelé Yannick Fialip, son président, à l’issue de la séance de la chambre consulaire vendredi.
Beaucoup de choses ont été couvertes depuis sa création le 3 janvier 1924. Une histoire ponctuée d’événements marquants, à commencer par la nécessité de reconstruire le pays et de nourrir la population à la fin de la Première Guerre mondiale. La chambre altiligérienne est alors présidée par Auguste de Roquefeuille. Après avoir disparu quelques années, ils renaissent en 1949, avec Jean Deshors (de 1952 à 1967) à la tête de celui de Haute-Loire. Les premiers techniciens ont été embauchés dans les années 1950. En 1959, elle acquiert des services dédiés au lait, à la construction rurale et aux études économiques, et compte 17 salariés.
La motorisation, la technique de fécondation, les semences et l’insémination sont les principales révolutions. La tuberculose et la fièvre aphteuse sont au cœur des actions. Les services publics de l’agriculture et de l’élevage sont créés en 1969 tandis que l’agrotourisme débute en 1970. De 1976 à 1996, Alain Royer est président de la chambre : les nouveaux locaux sont construits boulevard Président Bertrand au Puy.
Hauts et bas
En 1984, la naissance des quotas est un coup dur pour le monde agricole. La Chambre d’agriculture a été réorganisée en 1987, pour mieux prendre en compte la diversification, le développement de la production de viande bovine et ovine, la petite production agricole et le tourisme agricole. C’est l’époque « Un canton, un projet » qui permet à de nombreuses filières de se développer : veaux du Mont du Velay, fruits rouges, asperges, bière Vellavia, etc. Parallèlement, les filières travaillent sur leurs spécificités : l’AOP pour le la lentille, le Fin gras, le Vedelou, la limousine des Monts du Velay. En 1986, la Spéciale Montbéliard est organisée au Puy.
Puis de nouveaux métiers émergent à la Chambre d’agriculture qui doit subir un nouveau coup dur en 1996 avec la crise de la vache folle : une dizaine de troupeaux sont abattus dans le département. En prenant la présidence de la chambre consulaire en 1997, Gilbert Frères met en place les désormais incontournables opérations « Campagnes propres ». Les années 2000 seront plus glorieuses en Haute-Loire avec la réforme de la PAC (Politique Agricole Commune) et la visite de Michel Barnier (ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009) qui permet de promouvoir l’agriculture de montagne et de renforcer la prime à l’herbe en particulier. Le comité de promotion a été lancé en 2010.
La Coordination rurale 43 intervient au Puy-en-Velay en bloquant la MSA et la Chambre d’agriculture
L’année 2013 a été, quant à elle, marquée par l’arrêt de l’usine de Blavozy de l’Union régionale des coopératives de vente de lait (URCVL) : de longues négociations ont permis de trouver des débouchés aux 153 producteurs concernés et de préserver l’outil de production. En 2019, Yannick Fialip prend la présidence de la Chambre d’agriculture qui se lance un nouveau défi : « Réunir agriculture, transition écologique et climatique, attentes sociétales et création de valeur ». Les interventions de plusieurs anciens présidents, dont Gilbret Bros (voir ci-contre), ont conclu cette séance anniversaire.
Un siècle d’initiatives et d’innovations marquantes en Haute-Loire
Décrochage gratuit
Une centaine d’agriculteurs et de techniciens de la Chambre d’agriculture se sont réunis pour étudier la gratuité du logement en 1966.
Les animaux peuvent se déplacer librement avec un libre accès à toute la surface du bâtiment ou de l’enclos.
Le site
Le bâtiment interconsulaire a été construit en 1976, boulevard Président Bertrand au Puy-en-Velay, et son parking en 1981.
Les différentes compétitions
En 1986, la Spéciale Montbéliard est organisée au Puy-en-Velay. Trente ans plus tard, en 2026, le concours national de race aura à nouveau lieu place du Breuil.Différents secteurs
Dans le cadre de l’opération « Un canton, un projet », la production d’asperges a été lancée dans le Haut-Allier dans les années 1980.
L’objectif est de proposer des produits agricoles qui se démarquent des autres dans le contexte d’une agriculture mondialisée.
D’autres productions suivront et certaines se poursuivent encore aujourd’hui.
A son avis
Gilbert FrèresGilbert Bros ancien président de la chambre d’agriculture
Président de la Chambre d’agriculture de 1997 à 2013 et élu pour la première fois en 1979.
Produire plus et mieux
« Sous la présidence d’Albert Boyer, la Haute Loire est passée du 89ème en termes de revenu par agriculteur au 47ème ! Le département a parcouru un long chemin. L’économie a toujours raison et le rôle des Chambres d’Agriculture est de pousser à produire plus et mieux. Il faut relancer cette dynamique. La Haute-Loire a des atouts. Le réchauffement climatique est une opportunité pour le département. Lorsque le maïs arriva à Brioude, sa culture était risquée, car le climat ne le permettait pas. Aujourd’hui, le maïs est produit à plus de 1 000 mètres d’altitude ! « .
Nathalie Courtial