l’avenir du Musée Cocteau de Menton toujours en eaux troubles – .

l’avenir du Musée Cocteau de Menton toujours en eaux troubles – .
l’avenir du Musée Cocteau de Menton toujours en eaux troubles – .

« L« Le temps est élastique. Avec un peu d’habileté, on peut sembler être toujours à un endroit et toujours à un autre. » a écrit Jean Cocteau dans Les enfants terribles.

Prémonition (involontaire) si l’on replace la phrase dans un contexte mentonnais : depuis octobre 2018, ses œuvres sont physiquement exposées au Bastion, tandis que son âme habite toujours le musée construit par Rudy Ricciotti.

De même que la création d’un établissement culturel dédié à la collection de Séverin Wunderman avait fait grand bruit à l’époque, sa fermeture depuis la tempête Adrian a déchaîné les passions. Un plus fort dans l’arène politique.

Il n’est donc pas étonnant que l’opposant Jean-Christophe Storaï ait contacté le maire lors du dernier conseil municipal – via, comme c’est devenu à la mode, une question écrite adressée en fin de séance.

Catastrophe naturelle

« Il serait intéressant de nous expliquer comment vous espérez attirer les visiteurs dans un musée fermé depuis près de 6 ans. Les Mentonnais souhaiteraient pouvoir profiter des œuvres sans avoir à se déplacer à Venise, Paris ou Potsdam. »demande l’élu du groupement mentonnais auprès de vous. Avant de demander quand l’établissement pourra rouvrir.

En réponse, Yves Juhel retrace la chronologie depuis 2018. Une série d’événements qui pourraient se résumer à un litige avec l’assureur, sans réelle fin annoncée.

«Smacl, la compagnie qui assure la Ville pour un certain nombre de biens, a sous-commissionné à chaque renouvellement de contrat avec Swiss Courtage. Le sinistre avait déjà été déclaré lors du dernier, en 2022. La commune, en 2018, avait immédiatement signalé le sinistre. Les expertises ont eu lieu, en présence d’un expert assuré et d’un courtier. Parallèlement, la commune a demandé la reconnaissance d’un état de catastrophe naturelle. Celle-ci a d’abord été refusée par l’Etat, puis reconnue après un recours en avril 2019.lit le maire.

Précisant que plusieurs rapports attestent du caractère exceptionnel des circonstances et de l’intensité de la tempête.

Les travaux sont estimés à 2,7 millions d’euros

Mais le Smacl, dans sa lettre de 2020, n’a pas voulu reconnaître le caractère imprévisible de cette tempête. Pire : il a refusé toute discussion, et, fort logiquement, la reprise en main du dossier.

«Elle considère que les conditions de mise en œuvre de la garantie catastrophe naturelle ne sont pas réunies. Au motif que la localisation de l’immeuble et la conformité de l’ouvrage ne sont pas adaptées au risque de submersion marine ou de surcote. Dès qu’elle a eu connaissance de cette décision, la commune a rédigé une demande en référé – en octobre 2020. En associant dès le départ l’assureur de la Ville, le maître d’ouvrage, les entreprises, l’architecte et les assureurs de chacune des parties. Un expert a été désigné en 2021. Dans son rapport établi le 19 septembre 2023, et enregistré par le tribunal administratif après débat contradictoire, en janvier 2024, le tribunal administratif conclut que seule l’intensité exceptionnelle de la tempête à l’extérieur de l’ouvrage est en cause », continue l’élu.

A la demande du TA, une expertise a permis d’estimer le coût des travaux de restauration du musée à 2,7 millions d’euros. Soit 3,28 millions avec l’indice du bâtiment*, précise Yves Juhel.

Indiquant que le projet de rénovation du musée est nettement plus élevé : plutôt de l’ordre de 9 millions d’euros selon les diagnostics, puisqu’il comprend des travaux sans rapport avec les dégâts.

Le maire assure avoir demandé à trois reprises à rencontrer le président du Smacl pour tenter de trouver un accord à l’amiable. En vain. Il faudra donc s’en remettre à la décision de Thémis.

« Je ne peux pas vous dire quand le musée rouvrira. Pas dans quelques mois en tout cas, il faudra attendre au moins un an, voire deux, jusqu’à ce que la décision du tribunal soit rendue. »adds Yves Juhel.

Avant de rappeler qu’une partie importante des œuvres de Cocteau est régulièrement exposée au Bastion. Tandis que les autres, elles, voyagent. Avec l’accord de la famille Wunderman.

«Elle a également parfaitement compris et autorisé la possibilité de restituer ces œuvres dans un autre lieu, même si l’accord prévoyait un lieu spécifique pour les exposer.

Attendre…

Le vice-ministre de la Culture, Nicolas Amoretti, souligne qu’il n’est pas question de «s’asseoir sur les 3,2 millions”Mais en attendant que les assurances payent, dit-il, les services dirigés par Pascale Just et Guillaume Theulière tentent de ressusciter le musée sur le thème du réchauffement climatique et de la destruction.

«Nous pouvons faire venir des artistes qui joueront à l’extérieur ou à l’intérieur du musée – si nous avons l’autorisation de la sécurité – sur le thème de la destruction naturelle. Nous avons contacté plusieurs grands noms locaux et nationaux qui, je l’espère, participeront. Nous ne sommes pas ici les bras croisés.

Pas entièrement convaincu, Jean-Christophe Storaï s’interroge : «Les travaux ne peuvent-ils pas être réalisés à frais avancés afin de remettre le bâtiment en état de fonctionnement ? Yves Juhel secoue la tête. Il souligne que les avocats conseillent d’attendre qu’une décision de justice soit rendue.

La parole est donnée à la directrice des affaires juridiques, Émilie Jeanjean. Celle-ci explique d’emblée qu’il y a deux échéances à prendre en compte.

«Le maire n’attendra pas forcément qu’une décision définitive soit prise, un recours peut durer dix ans. Mais il a fallu attendre que les dossiers et les demandes soient déposés et enregistrés, que les discussions soient engagées, avant de proposer un projet. Nous sommes à la phase de dépôt/demande au fond. Nous attendons que toutes les parties soient constituées. Le maire aura le choix, après, de réaliser des travaux à frais avancés. Mais cela veut dire qu’il faudra trouver 9 millions d’euros dans les caisses de la collectivité. 3 millions, c’est l’indemnisation.

“Mauvaise foi”

Aujourd’hui dans l’opposition, l’ancienne députée à la Culture Martine Caserio rappelle que la création du musée avait été validée par «absolument tous les cas” – y compris le ministère de la Culture.

«Smacl, en toute connaissance de cause, avait accepté d’être l’assureur. Cette fois, le maire hoche la tête. « Elle n’est pas forcément de bonne foi… »

*Dans le secteur de la construction, l’indice permet de réviser – à la hausse, la plupart du temps – le prix de la construction en fonction des fluctuations du marché entre la signature du contrat et le coup de pelle du premier coup.

Cette année, Emap a créé un cours de « préparation » aux concours artistiques. Photographie J.-FO.

Le projet d’établissement Emap mis à jour

Les élus de Menton ont également été invités à approuver le projet de création de l’Ecole municipale d’arts plastiques (Emap). Un document qui n’a pas été actualisé depuis plus de quinze ans.

« Le projet d’école est essentiel pour définir la vision, les objectifs et les valeurs de l’école, en garantissant sa reconnaissance professionnelle et son enregistrement national. Il est impératif de le mettre à jour pour refléter les pratiques et les activités actuelles, renforçant ainsi la réputation et la légitimité de l’institution dans le domaine artistique et culturel »souligne l’adjoint à la Culture Nicolas Amoretti. Tenant à remercier la directrice, Christelle Esperto, et les 14 enseignants pour le travail qu’ils accomplissent au quotidien.

L’objectif principal de l’école, depuis sa création, étant «une ouverture vers la jeunesse de la commune, ainsi qu’une action pédagogique visant à éveiller la création contemporaine au sein de la population de Menton et de ses environs.

Pour l’année scolaire 2023-2024, l’Emap a enregistré 616 inscriptions : 299 adultes, 117 jeunes, en plus des 200 enfants accueillis en formation pendant les vacances scolaires.

Déterminée à s’ouvrir sur l’extérieur, l’école se distingue également par l’organisation de trois événements phares : un concours photo pour les amateurs, un autre concours de dessin pour les collégiens et lycéens, et l’exposition des œuvres au Palais de l’Europe.

« Nous essayons de faire évoluer l’enseignement supérieur à Menton. Cette année, nous avons tenté de lancer une classe préparatoire aux concours d’entrée aux écoles supérieures d’art, de design et d’architecture. Il y a peu d’écoles dans les Alpes-Maritimes qui disposent de ce type de formation. »poursuit Nicolas Amoretti. Ajoutant qu’Emap a obtenu différents labels. Et compte élargir ses partenariats avec des institutions : Mucem, Villa Paloma, Jardins de la Ville, Villa Arson, Pavillon Bosio…

 
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