Il comparaît libre devant le tribunal ce jeudi 28 novembre 2024, mais les délits dont est accusé cet homme de 27 ans né en Vendée sont nombreux. “Ça a commencé le 7 novembre dernier, vous avez refusé d’obtempérer après un contrôle routier de gendarmerie à Bressuire”commence le juge Igor Souchu, qui préside le tribunal correctionnel. Un acte qui va donner lieu à une course-poursuite avec la police, « à grande vitesse, où vous avez failli heurter des voitures dans votre course ».
C’est en évitant d’entrer en collision avec une autre voiture que les policiers sont contraints de quitter la route. “L’accident va blesser les trois gendarmes, constitués parties civiles”précise le magistrat.
Il jette son téléphone par peur de représailles
Le fugitif se retrouvera également dans un accident, blessé, contrôlé positif à l’alcool et… évidemment arrêté. “Dans votre Peugeot 3008, près d’une centaine de cartouches de cigarettes contrefaites vont être retrouvées”. “Il y avait 78 cartouches”corrige l’accusé à la barre, expliquant ensuite qu’il fait du trafic depuis environ un an. « J’ai acheté des boîtes de 50 cartouches à 20 € la cartouche. Je les ai revendus 40 €, sur des sites comme Marketplace, sur Facebook. »
Pour justifier son dangereux refus d’obtempérer, il invoque “panique, à cause de la présence de cigarettes”. Problème, alors qu’il était hospitalisé puis placé en garde à vue, il fait encore la Une des journaux le lendemain en pénétrant dans la fourrière de Bressuire où sa voiture avait été prise. « Vous récupérerez votre téléphone laissé dans le véhicule, et vous en débarrasserez »raconte Igor Souchu. « J’ai fait cela parce que j’ai peur des représailles de la part de mon fournisseur, qui faisait partie de mes contacts. Je reçois des menaces tous les jours. »
Coutumier de la justice, celui qui se présente comme chauffeur routier compte plusieurs condamnations : trafic de drogue, violences conjugales, violences en réunion, etc. “Ce qu’il a fait est aberrant et intolérable, c’est dangereux pour lui et pour les autres”fait valoir le représentant du parquet, avant de demander douze mois de prison et un mandat de dépôt.
Une dernière chance
« Pour les douze mois, je comprends. Mais le mandat de dépôt me surprend beaucouprétorque Me Julie Adenot, avocate du prévenu. Oui, il a fait n’importe quoi, mais il assume la responsabilité de ses actes et il a démontré sa capacité à respecter son contrôle judiciaire. Sa mère peut l’héberger, même avec un bracelet électronique. »
C’est bien la solution retenue par le tribunal. En le condamnant à douze mois de prison, transformables en placement de bracelet, le tribunal judiciaire de Niort lui a donné une dernière chance et lui a épargné une détention. Il devra en revanche payer 14 000 € d’amende douanière pour trafic de cigarettes.