La Terre est ronde mais celle du Lot-et-Garonne est ovale. En matière de sport, il est demandé au roi du Football de laisser sa couronne aux vestiaires et de laisser les rugbymen s’exprimer. Sauf ce samedi soir (20h) où le département fonctionnera un peu mieux grâce au 8e Tournée Coupe de France du FC Marmande. Le club de Régional 2 s’est donné le droit de rêver aux 32e finale et ses clubs de Ligue 1 en accueillant Vierzon (National 3).
« Marmande a toujours été la place forte du football lotet-garonnais. Cette performance montre que nous ne sommes pas morts »
1 000 spectateurs sont attendus pour ce match « historique », « rare » et « remarquable » selon les mots des dirigeants marmandais qui, grâce au parcours de leurs protégés, mettent en lumière une discipline orpheline des locomotives. « Il faut être réaliste. Le District du Lot-et-Garonne manque de têtes d’affiche, affirme le coprésident de la FCM, Bertrand Tunica. Les gens ne sont pas très « footballeurs » par rapport à d’autres régions où le football est beaucoup plus populaire. Mais cela n’a pas d’importance. En fait, nous devons écrire l’histoire. C’est à nous de faire venir les gens. »
Record de vingt ans
Dans un département où le football attire presque deux fois plus de joueurs (9 200) que le rugby, aucun club ne s’aventure au-delà du niveau régional. Autant dire qu’un exploit dans ce prestigieux concours peut remettre la chapelle marmandaise au centre du village. « La réalité sportive c’est que le club du département c’est l’EBBE [Boé/Bon-Encontre en R1, NDLR] qui a déjà atteint ce niveau il y a deux saisons, ajoute l’autre coprésident, Lyazid Bahlali. Même si, à travers l’histoire, Marmande a toujours été la place forte du football lotet-garonnais. Et c’est précisément là que nous voulons remettre le FCM là où il devrait être. Cette performance en Coupe de France contribue à montrer que Marmande n’est pas morte. »
Il est vrai que les saisons post-Covid ont créé beaucoup de turbulences du côté de Marmand, entre relégation sportive et départs de dirigeants ou d’entraîneurs. Mais voilà, la FCM, ses 400 licenciés et sa vingtaine de fidèles bénévoles réalisent en 2024 une épopée qui ne s’était pas produite depuis plus de vingt ans et, déjà, une 8e tournée contre les professionnels du TFC (Ligue 2) en 2002.
Marmande invaincue
Bertrand Tunica était déjà là, mais en tant que joueur. Un souvenir que la défaite concédée aux tirs au but (1-1, 3 tab 5) n’altère en rien. « Ce dont je me souviens le plus, c’est d’avoir joué devant un stade plein, ce qui n’arrive pas souvent dans la carrière d’un joueur amateur. On avait ouvert le score, on menait face aux Toulouse de William Prunier et Christophe Revault et le public était sous le choc. C’est normal de soutenir Petit Pouce. » Quelques années plus tard, ce sont les supporters du SU Agen Football qui perdent en 16e finale contre le PSG d’Antoine Kambouaré (2-3, en 2010) devant 12 000 personnes à Armandie.
Alors pourquoi ne pas espérer marcher dans la peau de leurs glorieux aînés ? Le FCM n’est pas favori face à Vierzon qui joue deux crans au-dessus, mais depuis le début de la saison et douze matches (7 en Coupe de France et 5 en championnat), les Marmandais n’ont jamais connu la défaite.