L’ancien directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, et son ex-compagne, Anissa Bonnefont, doivent comparaître ce vendredi 29 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour être jugés. Ils s’accusent mutuellement de violences domestiques mutuelles.
Ce vendredi 29 novembre, Mathias Vicherat, ancien directeur de Sciences Po Paris, et son ex-compagne Anissa Bonnefont comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour être jugés des violences conjugales dont ils s’accusent mutuellement.
Lors de l’audience du 24 octobre, le parquet a requis six mois de prison avec sursis contre l’ancien directeur de Sciences Po Paris et son ancienne compagne. “Ce n’est pas aujourd’hui le rôle de la justice de savoir qui est responsable de cette catastrophe conjugale”, a déclaré le procureur de la République Florent Boura, assurant que dans cette affaire “compliquée” car “les victimes sont aussi les coupables”.
Au-delà de cette peine de prison, le parquet a également demandé qu’il soit interdit aux ex-époux de se contacter pendant une durée de trois ans. Dans cette affaire, Mathias Vicherat est accusé de deux faits de violences tandis que son ex-conjointe, Anissa Bonnefont, est accusée de « violences régulières » contre l’ancien directeur de Sciences Po Paris.
Mathias Vicherat pointe des « crises de jalousie » de la part de son ex-compagne
Selon Me Louise Bouchain, l’une des avocates de Mathias Vicherat, celui-ci « conteste formellement les faits qui lui sont reprochés ». Selon Me Patrick Klugman, “au cours de l’année 2023”, son client aurait “régulièrement subi des violences dans le cadre d’attaques de jalousie de la part de sa compagne”.
Ces « violences » auraient généré « une ITT psychologique de 30 jours », assurant que Mathias Vicherat « n’a jamais répondu, ni verbalement ni physiquement ».
« Nous n’avons pas l’habitude de voir un homme battu dans ces cas de violences conjugales. Et pourtant, c’est la réalité de cette question », a-t-il déclaré. Mathias Vicherat souhaite aujourd’hui que “son innocence soit reconnue” et “son honneur rétabli”, ont indiqué ses avocats, dont les propos ont été relayés par l’AFP.
De son côté, Anissa Bonnefont reconnaît également, à travers la note de ses avocats, avoir donné des « claques » à son ex-compagne, mais se dit elle-même victime d’une relation violente où elle aurait été « mise sous contrôle ».
« Il s’est quand même déboîté une fois l’épaule, un doigt, mais il y a eu aussi trois strangulations et 50 jours d’ITT car il s’est arraché le poignet », a détaillé Me Sébastien Schapira. “On interdit à cette femme d’être victime, on piétine une femme qui a déjà été frappée”, a également dénoncé le deuxième avocat du réalisateur, Me Guillaume Barbe. Il déplore également « un retour en arrière » dans le traitement des violences faites aux femmes.
Mathias Vicherat a succédé en novembre 2021 à la tête de Sciences Po Paris à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février de la même année pour avoir dissimulé des soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel à l’encontre de sa belle-fille Camille Kouchner.
Le 13 mars 2024, Mathias Vicherat a été contraint de quitter ses fonctions suite à un blocus mis en place par des étudiants de Sciences Po Paris réclamant sa démission après son renvoi devant le tribunal correctionnel pour des accusations de violences conjugales.