Par
Gilles Queffélec
Publié le
28 novembre 2024 à 15h53
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Bottes aux pieds et chapeaux vissés sur la tête, en ce matin d’automne, les petits de école maternelle Yves Coppens de Grand-Champ n’est pas présent classe. Mais dans le petit espace vert qui jouxte l’aire de jeux. Comme chaque semaine. Mais ce n’est pas une sortie comme les autres. « Depuis 2 ans, nous pratiquons école à l’extérieurexplique la réalisatrice, Ludivine Azuelos. Une fois par semaine, un matin, les 90 enfants de la maternelle ont cours dehors. »
Mais pourquoi alors ?
D’abord avec le CM1
En fait, l’idée est venue d’un des professeurs de l’école qui travaillait à l’époque en classe de CM1. Très sensible à natureCaroline Lanchas-Cruces s’est mêlée au dispositif « L’école à l’extérieur » puis l’a proposé à l’équipe de direction. « L’expérience a été très convaincante lorsque Caroline a décidé de changer de niveau pour suivre un cours aux petits Cette année, on s’est dit qu’on pouvait aussi transposer cette action à la maternelle”, poursuit la directrice.
Une tentative qui, après deux mois, confirme que l’école en extérieur est entièrement adaptable aux plus petits.
« En fait, nous changeons simplement le cadre. Nous abordons le même apprentissage mais avec des outils différents.
Caroline Lanchas-Cruces est catégorique. « Nous avons remarqué que les enfants gagnaient en autonomieen confiance en soi, en coopération. Ils s’approprient mieux travail de groupe».
La relation avec la nature
En enregistrant ce projet école à l’extérieur auprès du Conseil National pour la Refondation, l’école Yves Coppens a même reçu un subvention de 3 000 € . « Nous avons ainsi pu investir dans du matériel pédagogique (matériel d’observation : loupe, pince à épiler, etc. et livres sur la nature), mais aussi dans du matériel (comme des bottes ou un surpantalon) », annonce Ludivine Azuelos.
Car la ligne directrice de cette manière de faire cours autrement repose sur l’appropriation d’un nouvel espace : celui de la nature. « Il y a tellement de choses autour de nous. Même les adultes ne prennent parfois pas le temps d’assimiler l’environnement locale. Nous nous sommes rendu compte que certains enfants avaient une relation compliquée avec la nature ; comme simplement mettre les mains dans la terre.
“On scrute, on observe et on explique”
Les tout-petits, par exemple, sont encouragés à apprendre les couleurs en recherchant tout ce qui est marron.
« À chaque séance, il y a une partie d’activité gratuite pour qu’ils s’approprient le lieu. Puis une partie d’apprentissage et enfin, une dernière étape avec le nettoyage du chantier sur lequel nous avons travaillé.
A quoi sert une haie et de quoi est-elle composée ? Qu’est-ce que les déchets forestiers ? Comment poussent les plantes, arbustes et arbres ? LE domaines d’apprentissagedans la nature sont illimités.
Il faut juste être bien équipé
Caroline Lanchas-Cruces compte aussi sur la nature pour répondre le vocabulaire.
« Nous avons ici quelque chose de concret. A chaque fois, les exercices sont les mêmes : on observe un fait et on l’explique.
C’est aussi une manière de sensibiliser les plus jeunes protection de l’environnement. “On leur dit de ne pas écraser les insectes, de ne pas cueillir une fleur si elle ne sert à rien non plus.”
Et même s’il pleut un peu ou s’il fait froid, on ne déroge pas aux cours à l’extérieur. « C’est aussi un bon moyen de leur faire découvrir les saisons . Nous faisons également exercices de motricité quand les températures sont basses. Et puis nous avons tendance à surprotéger nos enfants. Mais si nous leur apprenons à s’équiper correctement, ils pourront défier les conditions météorologiquessans problème », affirme Ludivine Azuelos, qui concède néanmoins que la première condition pour faire cours à l’extérieur est « surtout de ne pas ne pas mettre les enfants en danger bien sûr.”
Enseigner autrement
Pour les enseignants, ceci nouvelle façon de travaillerapporte également une bouffée d’air frais. « Ça tombe bien, on sort d’un carton. On se rend aussi compte qu’enseigner à l’extérieur est bien plus agréable en termes de nuisances sonores. C’est aussi une remise en question de nos pratiques», conclut Ludivine Azuelos qui espère pérenniser l’opération et aussi donner envie à d’autres établissements de tenter l’expérience.
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