Aussi au Sénégal
En mai dernier, trois années de transition se sont terminées à N’Djamena avec l’élection de Mahamat Idriss Déby Itno, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby tué par des rebelles au front. Menacé par les offensives rebelles, Déby père a pu compter sur le soutien de l’armée française pour les repousser en 2008 puis en 2019.
“Ce n’est pas une rupture avec la France comme le Niger ou ailleurs”, a assuré à l’AFP Abderaman Koulamallah, joint par téléphone, dont le pays accueille encore un millier de soldats français. « Le Tchad, conformément aux dispositions de l’accord, s’engage à respecter les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis », précise le communiqué ministériel, qui ne mentionne pas de date de retrait des troupes françaises.
Cette annonce intervient alors que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a également indiqué jeudi dans un entretien à l’AFP que la France devrait fermer ses bases militaires au Sénégal, invoquant également l’argument de la souveraineté.
« Affirmez votre souveraineté »
Au Tchad, la décision a été « prise après une analyse approfondie » et marque un « tournant historique », a souligné Abderaman Koulamallah dans son communiqué. “Après 66 ans de proclamation de la République du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa pleine souveraineté et de redéfinir ses partenariats stratégiques en fonction des priorités nationales”, a-t-il ajouté. Il a assuré que la visite de Jean-Noël Barrot avait également permis de renforcer les relations bilatérales « à tous les niveaux ».
La visite de Jean-Noël Barrot avait pour objectif de faire le point sur la crise humanitaire provoquée par la guerre au Soudan. Aux côtés du ministre tchadien, il s’est rendu dans les camps de réfugiés saoudiens à Adré, où il a annoncé une aide supplémentaire de la France de 7 millions d’euros aux organisations humanitaires.
Lundi, l’envoyé personnel du président français Emmanuel Macron pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, lui a remis son rapport sur la reconfiguration du système militaire français en Afrique, qui prône un partenariat « renouvelé » et « co-construit », selon l’Elysée. .