La décision de la Fédération française de football d’interdire à Neuilly-sur-Marne d’organiser son 8e tour de Coupe de France dans son stade Georges Foulon a fait beaucoup réagir dans le football amateur francilien. « Ce qui se passe à Neuilly-sur-Marne me touche, je me sens concerné, au-delà de mon statut, car j’y suis déjà allé », raconte Jamel Sandjak, le président de la Ligue Paris-Île-de. -France.
Ancien directeur général de Noisy-le-Sec, il a souvent connu les difficultés d’organiser un match de Coupe de France à domicile contre un club professionnel. En 2006, le club de 93 fait même plier la FFF, qui annule dans un premier temps son 32e de finale face à Auxerre (Ligue 1), avant que le tribunal administratif de Cergy-Pontoise ne le désavoue en autorisant Noisy à jouer au stade Salvador-Allende.
« On a joué Auxerre, Strasbourg devant 4 000 ou 5 000 spectateurs à domicile, Aubervilliers a reçu Montpellier, poursuit-il. La Coupe de France a beaucoup apporté au département du 93. Je comprends tout à fait ce que peut ressentir Neuilly-sur-Marne. Je parle souvent avec son président. C’est un club qui a gravi les échelons. Émotionnellement, ils se sont battus pour jouer à domicile devant leurs supporters. Je comprends cette volonté de reconnaissance locale. »
« Je regrette que parfois on n’ait pas assez confiance dans les clubs et les mairies qui les soutiennent, poursuit Sandjak. Derrière un club, il y a toute une dynamique locale, économique, humaine et financière. Ce genre de décisions brise toute cette dynamique. »
Jamel Sandjak évoque une « injustice qui fait mal à Neuilly mais aussi une injustice qui fait mal à la Coupe de France. » « En privant une ville, un département, une région d’un match qui fait le summum d’un club amateur qui se retrouve face à un club professionnel, on dénature totalement l’esprit de la Coupe de France », poursuit-il. . Les clubs amateurs passent par plusieurs tours pour avoir cette chance d’affronter des clubs professionnels. A partir du moment où on a des textes fédéraux qui ne permettent pas à ces clubs amateurs de recevoir dans de bonnes conditions ces clubs professionnels, ce n’est plus l’esprit de la Coupe de France. »
«Un déficit d’équipements»
Si la FFF s’est appuyée sur un incident survenu lors de la première journée du championnat N 3 le 24 août avec un jet de bouteille – le stade avait été suspendu quatre matches, dont deux avec sursis –, Jamel Sandjak veut saluer les efforts entrepris. par Neuilly-sur-Marne depuis.
« Je suis toujours très vigilant en matière de sécurité. Si c’était un grand club de L 1 qui venait avec beaucoup de supporters, alors bien sûr, j’aurais dit que ce n’était pas raisonnable. Justement, le problème survenu en début de saison a poussé le club à renforcer son dispositif et sa vigilance. Là, contre Valenciennes, ils auraient sorti le grand jeu… Ils sont qualifiés, ils jouent leurs matchs de championnat dans ce stade, ils ont certes eu un problème de sécurité mais ils se sont engagés et ont apporté des garanties. Alors oui, il y a une forme d’injustice. »
Mais il y a aussi un problème fondamental en Île-de-France qui apparaît presque chaque année en Coupe de France : l’absence de stades homologués. On se souvient que Versailles avait dû inverser ses matches à Toulouse et Nice lors de son épopée en 2022 ou encore que le Racing avait dû jouer à Chambly comme terrain de repli pour son 8e de finale face à Lille l’an dernier.
« Nous manquons d’infrastructures », regrette Jamel Sandjak. Par rapport à la réglementation, nous n’avons quasiment aucun stade à part le Parc des Princes, le Stade de France, Charléty ou Duvauchelle. (à Créteil) qui correspondent au cahier des charges. C’est dommage qu’au vu des performances de nos clubs, du travail de formation assuré avec tous les internationaux que propose la région, nous soyons bloqués par la réglementation. C’est aussi le travail des bénévoles qui est bloqué. »