l’Office français de la biodiversité, le fléau des agriculteurs de l’Indre

l’Office français de la biodiversité, le fléau des agriculteurs de l’Indre
l’Office français de la biodiversité, le fléau des agriculteurs de l’Indre

Les agriculteurs de l’Indre avaient, à l’appel de la FDSEA et de la JA, mardi 26 novembre 2024, « la simplification administrative » leur mot d’ordre. Mais au fil du cortège et des revendications exprimées dans les rangs, le rôle et les méthodes de l’Office français de la biodiversité (OFB), la police de l’environnement, se sont vite retrouvés dans le collimateur d’un parti des 150 manifestants rassemblés. Avec des slogans crus, parfois violents. « L’OFB tueurs d’agriculteurs », « OFB, organisation farfelue, branquignols »etc.

“Ce sont des cowboys”dénonce un agriculteur qui a déjà eu affaire à des agents de l’OFB. Ils effectuent plusieurs dizaines de contrôles par an dans l’Indre, pour s’assurer du respect du code de l’environnement ou liés au versement des aides de la PAC.

Les agriculteurs rencontrés pointent du doigt leur comportement « cavaliers ». “Imaginez quand ils arrivent chez vous avec une arme à la ceinture”dénonce Jérôme Tellier, président de la FDSEA 36. “Ils entrent dans les champs sans même s’annoncer, sans même venir nous dire bonjour”acquiesce Mélanie Soulas-Barrault, présidente des Jeunes Agriculteurs de l’Indre.

“On parle d’une cuillère à soupe de glyphosate”

L’OFB était déjà dans le collimateur des agriculteurs il y a un an. Gabriel Attal avait même annoncé que ses contrôles seraient placés sous la tutelle des préfets. “Si je n’avais pas eu d’avocat, j’aurais été dupe”témoigne un céréalier rencontré lors de la manifestation. L’été dernier, il dit avoir été convoqué par l’OFB pour des faits survenus six mois plus tôt. « Une dérive de glyphosate dans un fossé, assure-t-il. On parle d’une cuillère à soupe de produit, pas plus. Ce n’était bien sûr pas intentionnel. »

Il dit que les agents lui ont demandé beaucoup d’informations. “Mon bilan d’exploitation, le salaire de ma femme, les dépenses du ménage, mes passions, etc. Tout ça pour fixer le montant de l’amende”conclut-il.

Il dit également que le concessionnaire responsable de l’entretien de son pulvérisateur « a été fouillé et convoqué à deux reprises ». Et estime même faire l’objet d’une surveillance accrue au-delà de ce qui est acceptable. « Je le répète : nous parlons d’une cuillère à soupe de glyphosate. » Il garde un souvenir amer de son entretien, « avec le sentiment que chaque question était faite pour me piéger ». Peu plausible? “Il n’est pas le seul à avoir subi ça”swears Jérôme Tellier.

Instauration d’un « droit à l’erreur »

Du côté des services de l’Etat, tout en plaidant la séparation des pouvoirs, on s’étonne. « Il y a un mythe autour des contrôles OFB, les agriculteurs se sentent délinquants alors que ce n’est pas le cas »pense Rik Vandererven, directeur départemental des territoires.

Mardi 26 novembre, interrogé sur le sujet, le préfet de l’Indre Thibault Lanxade a annoncé l’organisation, “plus d’un an”trois réunions conjointes entre l’OFB, les représentants des agriculteurs, les services de l’Etat et le ministère public pour « une meilleure compréhension mutuelle des métiers ».

Thibault Lanxade entend également dire qu’un “droit à l’erreur” être prises en compte pour les agriculteurs, sous réserve de l’évolution des réglementations et des complexités croissantes. Enfin, le sujet du port d’armes par les policiers de l’environnement sera mis sur la table.

 
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