La CPAM du Gard a porté plainte en 2015 pour escroquerie contre un médecin qui pratiquait des injections d’acide hyaluronique dans le but de faire perdre du poids à des patients obèses ou en surpoids. Les actes étaient facturés à la Sécurité sociale comme les gastroscopies. L’organisme social réclame près de 160 000 euros de dommages et intérêts.
L’affaire des injections d’acide hyaluronique dans le ventre de patients dans le but de leur faire perdre du poids devrait connaître son épilogue judiciaire le 20 décembre devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Le gastro-entérologue qui a réalisé des injections dans une clinique de Nîmes a notamment été déféré aux juges pour escroquerie à la CPAM du Gard. Il lui est notamment reproché d’avoir procédé à des injections dans le ventre de ses patients et de les avoir fait passer pour des gastroscopies facturées à la Sécu du Gard.
Le but des injections dans la muqueuse gastrique était de réduire la taille de l’estomac et de permettre aux personnes en surpoids ou obèses de perdre du poids. Mais cette technique n’aurait été officiellement reconnue ni par les autorités médicales ni par la caisse primaire d’assurance maladie. Il lui est donc reproché d’avoir pratiqué des actes non remboursés et de les avoir fait passer pour des actes remboursables, des endoscopies en l’occurrence.
Plusieurs patients se sont constitués parties civiles dans le cadre de l’enquête menée par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Nîmes.
Mis en examen en 2018, jugé en décembre 2024
Ce gastro-entérologue a été mis en examen en 2018 pour escroquerie à l’encontre de la CPAM du Gard. L’affaire a débuté par une enquête administrative de l’organisme social puis par une plainte de l’avocat de la CPAM du Gard, Me Christian Barnouinqui a saisi le parquet de Nîmes en octobre 2015.
Moi Baptiste Scherrerl’avocat du praticien, avait souligné à de nombreuses reprises que son client accompagnait réellement les patients pour leur permettre de perdre du poids. Moi Scherrer avait également pointé du doigt des responsabilités autres que celles du médecin. Dans son ordonnance du 14 mars 2023, outre les escroqueries, le juge d’instruction de Nîmes a également retenu les délits de faux et usage de faux et d’avoir effectué des actes médicaux non autorisés et tromperie sur un service, en l’occurrence que des actes médicaux n’étaient pas autorisés. .
Près de neuf ans après le dépôt de la plainte, l’affaire devrait être jugée par le tribunal correctionnel pour dire si le médecin a commis ou non des infractions pénales. De son côté, la caisse primaire d’assurance maladie du Gard se constituerait toujours partie civile dans cette affaire et réclamerait environ 159 000 euros. Me Laurence Bourgeon représenterait une autre partie civile.