Directeur de l’agence BBL, aujourd’hui ING, à Momignies, Eddy Bayard est entré en politique sous la houlette d’Albert Depret, qu’il n’a cessé de citer en exemple. Premier échevin à l’issue des élections de 2018, il devient rapidement maire suppléant à l’automne 2019, en remplacement d’Albert Depret dont l’état de santé se détériore. Il prête serment comme maire à sa mort, ayant à cœur de compléter le mandat de son ami.
Cela ne sera toutefois pas simple, l’alliance MR-PS ne survivra pas à la mort de Pol Lavoine et d’Albert Depret. Au printemps dernier, la majorité s’est brisée en annonçant une campagne virulente.
Mais il a remporté les élections d’octobre 2024 avec une avance considérable. Champion du vote préférentiel, il a été élu maire au suffrage direct pour la première fois avec 946 voix personnelles. Il n’aura cependant pas le temps de prendre ses fonctions.
Hommages
A Momignies, c’est la consternation. Citoyens, sympathisants ou opposants politiques, tous saluent l’homme proche du peuple. Quant au groupe Ensemble, c’est logiquement la tristesse qui prédomine. Fabienne Brousmiche, échevin et amie d’Eddy Bayard, confie : «C’est un désastre. Un nouvel ami s’en va. Eddy était vraiment un homme intègre et gentil avec les gens. Il traitait tous les citoyens de la même manière, il voulait toujours plaire à tout le monde. « C’est un homme de parole, qui a toujours suivi et respecté Albert. »
Jean-Marc Monin, son dauphin le soir des élections, est également sous le choc : « La vie peut être vraiment cruelle. Eddy a finalement pu être élu maire, retiré du giron d’Albert et légitimé par le vote des citoyens. Il pourrait enfin en profiter. Alors qu’il assumera lundi le rôle de maire, il ajoute, abattu : “Ce n’est vraiment pas comme ça que j’imaginais entrer au collège municipal.”
Du côté de l’opposition, on salue aussi l’homme : «C’est vraiment triste, nous confie Véronique Riez. Mes pensées vont à sa famille, à ses enfants. Nous étions des adversaires politiques, et finalement parfois violemment. Mais qu’est-ce que la politique ? Ici, c’est humain. Le reste est ridicule. Il n’y a pas de mots.
Olivier Recloux va dans le même sens, pensant avant tout à la famille d’Eddy Bayard : « Nous étions adversaires, mais nous nous respections. Nous pourrions partager un verre à l’occasion. L’installation du conseil lundi sera bien triste. Personne n’aura le goût de la fête.
Les obsèques d’Eddy Bayard auront lieu ce samedi, à 10h30, à l’église de Momignies.