Vers des relations plus stratégiques entre Rabat et Washington

Vers des relations plus stratégiques entre Rabat et Washington
Vers des relations plus stratégiques entre Rabat et Washington

L’élection de Donald Trump pour un second mandat à la Maison Blanche annonce une refonte des relations internationales. Parmi les pays susceptibles de bien s’en sortir, selon l’Atlantic Council, figure le Maroc, grâce à son positionnement stratégique et ses partenariats économiques et diplomatiques clés.

Le directeur principal du Centre africain du Conseil atlantique, Rama Yade, revient dans une analyse très récente sur les implications géopolitiques du retour de Donald Trump, notamment en ce qui concerne les relations avec les pays africains. Alors que les dirigeants européens expriment leurs inquiétudes, plusieurs pays du Moyen-Orient pourraient chercher à consolider des partenariats déjà solides avec les États-Unis. Le Maroc, pour sa part, pourrait profiter de cette nouvelle dynamique pour renforcer ses liens avec Washington, en s’appuyant sur des alliances historiques et sur son rôle de plus en plus influent dans les affaires régionales et internationales.

Un allié historique des États-Unis

Le Maroc et les États-Unis partagent une relation vieille de plusieurs siècles qui remonte à 1777, lorsque le Royaume fut le premier pays à reconnaître l’indépendance américaine. Cette alliance s’est concrétisée au fil des siècles à travers divers partenariats, dont un traité de paix et d’amitié signé en 1786 et toujours en vigueur. Plus récemment, en 2004, le Maroc a été désigné comme allié majeur non membre de l’OTAN.

Sous la présidence Trump, ces liens ont été consolidés par la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara en décembre 2020, rappelle Mme Yade. Cependant, l’administration Biden n’a pas tenu certains engagements, comme l’ouverture d’un consulat à Dakhla. Le récent soutien de la à la position marocaine pourrait néanmoins donner une impulsion à cette dynamique, souligne l’analyste.

Une vision régionale ambitieuse

Au-delà du Moyen-Orient, le Maroc poursuit une stratégie de rayonnement en Afrique. Depuis sa réintégration dans l’Union africaine en 2017, le Royaume multiplie les initiatives pour asseoir son influence, notamment au Sahel. L’annonce récente de projets de développement visant à faciliter l’accès des pays sahéliens à l’océan Atlantique illustre cette ambition.

Dans le cadre du Partenariat de coopération atlantique, lancé en septembre 2023, le Maroc joue un rôle central, en collaborant avec des pays comme le Sénégal et le Nigeria. Ces efforts, combinés à sa lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme au Sahel, pourraient renforcer sa coopération avec les États-Unis, notamment sous une nouvelle administration Trump, note le directeur principal du Centre africain de l’Atlantic Council.

Une économie au cœur des enjeux géopolitiques

L’économie marocaine a également bénéficié de l’Inflation Reduction Act (IRA), qui favorise les approvisionnements en provenance des pays ayant des accords de libre-échange avec les Etats-Unis, note Rama Yade. En conséquence, les entreprises chinoises ont investi au Maroc pour maintenir l’accès aux marchés américains, renforçant ainsi l’emploi et les transferts de technologies.

Cependant, si Trump décide d’abroger ou de restreindre l’IRA, ces investissements pourraient diminuer, ce qui aurait un impact sur la position du Maroc. Par ailleurs, dans un contexte de tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Chine, le Maroc devra équilibrer ses relations avec ces deux puissances pour préserver sa stratégie d’équidistance, estime l’analyste.

Le Maroc, une voix africaine influente

Enfin, Mme Yade estime que l’évolution des relations entre Trump et le continent africain pourrait passer par Rabat. Avec une économie dynamique et une présence croissante en Afrique, le Maroc est aujourd’hui le deuxième investisseur sur le continent après l’Afrique du Sud.

Alors que l’Afrique est confrontée à de multiples défis – pandémie, crises énergétiques et instabilités politiques – le Maroc entend jouer un rôle central dans les discussions internationales. Sous le règne du roi Mohammed VI, le Royaume s’est imposé comme un partenaire stratégique incontournable de Washington, bien au-delà des enjeux bilatéraux.

 
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