Voici ce que nous savons jusqu’à présent.
Pourquoi ces mandats d’arrêt ont-ils été émis ?
La CPI ne peut enquêter et poursuivre que si les systèmes judiciaires nationaux des pays concernés ne mènent pas, aux yeux de la Cour, de véritables enquêtes ou poursuites pour les mêmes crimes présumés.
« La responsabilité première incombe aux systèmes judiciaires nationaux », a expliqué Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI. Infos ONU. « Toutefois, s’il n’y a pas d’enquêtes ou de poursuites véritables, la Cour doit enquêter et engager des poursuites lorsque les conditions légales sont remplies. Cela signifie donc qu’il ne suffit pas d’avoir un système juridique, il faut aussi démontrer que ce système juridique est actif par rapport aux délits ou aux délits présumés.»
Les mandats d’arrêt, liés à des crimes de guerre présumés découlant du conflit qui a duré un an à Gaza et déclenché par les attaques menées par le Hamas en Israël, indiquent que les juges ont trouvé des motifs raisonnables de croire que les suspects sont responsables de crimes relevant de la compétence de la CPI.
Ce n’est que la première étape
Au stade préliminaire, l’accusé peut contester la recevabilité de la procédure. “L’Etat concerné ou le suspect concerné peut demander à la CPI de mettre fin aux poursuites à son encontre”, explique M. El Abdallah, “mais cela doit s’appuyer sur la preuve qu’il existe de réelles poursuites sérieuses, au niveau national, pour le même présumé comportement.”
Il est également important de noter que la CPI ne mène pas de procès par contumace : les accusés doivent être physiquement présents pour que l’affaire puisse commencer.
Tous les accusés sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité soit prouvée hors de tout doute raisonnable devant la CPI. Chaque accusé a droit à un procès public et impartial. Si et quand les suspects comparaissent devant le tribunal, ils bénéficient d’une équipe de défense si nécessaire et passent par une audience de confirmation des charges avant que l’affaire puisse passer au procès.
Une fois que les accusés comparaissent devant le tribunal, une audience de « confirmation des charges » a lieu, au cours de laquelle les juges décideront, après avoir entendu la défense, si les preuves de l’accusation sont encore suffisamment solides pour que l’affaire puisse continuer. au procès.
S’ils décident d’aller de l’avant, la défense et l’accusation appelleront des témoins et présenteront des preuves. Les représentants légaux des victimes ont également le droit de présenter leurs observations en personne.
Le tribunal décide ensuite si les accusés sont innocents ou coupables et quelle doit être leur peine.
Enfin, les accusés ont le droit de faire appel devant la Chambre d’appel de la CPI, composée de cinq juges, différents des trois juges de la mise en état et des trois autres juges du procès.
Quelle est l’importance de ces mandats ?
La réponse à cette question réside dans la raison pour laquelle la Cour a été créée. Créée en 2002, la CPI est la première cour pénale internationale permanente fondée sur un traité, chargée d’enquêter et de poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de génocide et de crimes d’agression. .
Les mandats d’arrêt envoient un signal selon lequel l’État de droit doit être respecté et offrent une voie légale vers la justice, ce qui est essentiel pour briser le cycle de la violence et de la vengeance.
Les pays qui reconnaissent la Cour sont obligés de soutenir les mandats.
La Cour ne dispose pas de force de police pour faire respecter son mandat et dépend de ses États membres pour mettre en œuvre ses ordonnances. Cela signifie que si M. Netanyahu, M. Gallant ou M. Deif (qu’Israël prétend avoir tué, bien que cela n’ait pas été confirmé par le Hamas) se rendent dans l’un des 124 pays qui acceptent la juridiction de la Cour, les autorités de le pays en question devrait les arrêter et les amener dans un centre de détention aux Pays-Bas, où siège la Cour.
Pourquoi émettre des mandats d’arrêt si les accusés ne sont pas susceptibles d’être jugés ?
« Les juges ont décidé, sur la base des preuves et de l’État de droit tel qu’ils l’ont interprété, et nous devons respecter cela », déclare M. El Abdallah.
« Il est important de laisser les gens penser que la loi est là pour eux, et qu’ils croient que justice sera rendue, car sinon, quels choix leur donnons-nous, à part continuer dans le cycle de la violence et de la vengeance ? »
À propos de la CPI
- La Cour pénale internationale (CPI) ne fait pas partie des Nations Unies, mais elle entretient avec elles une relation de coopération et de complémentarité.
- La CPI est un organe judiciaire indépendant créé par le Statut de Rome, adopté en 1998 et entré en vigueur en 2002.
- Il a été créé pour lutter contre les crimes internationaux graves et garantir la responsabilité des auteurs lorsque les systèmes judiciaires nationaux ne peuvent ou ne veulent pas agir.