Le refus des prolongements autoroutiers relance le débat sur les priorités de mobilité

Le refus des prolongements autoroutiers relance le débat sur les priorités de mobilité
Le refus des prolongements autoroutiers relance le débat sur les priorités de mobilité

Le rejet populaire dimanche des six projets d’élargissement d’autoroutes laisse des milliards inutilisés dans le fonds Forta. Les partis s’affrontent sur leur réaffectation, mais pour Nuria Gorrite, “il faut d’abord écouter les aspirations de la population” pour pouvoir proposer les solutions les plus adaptées, a-t-elle déclaré à 19h30.

Si les opposants aux six projets d’extension d’autoroute n’ont pas hésité à laisser exploser leur joie ce dimanche, l’heure était à l’introspection dans l’autre camp.

Le refus de la population d’élargir les autoroutes, un projet estimé à 5 milliards de francs, laisse Forta (voir encadré) avec les fonds inutilisés et ouvre la voie à de nouvelles discussions. À la fin de l’année dernière, ce fonds disposait de 3,67 milliards de francs et devrait donc encore augmenter.

La Suisse politique ne manque pas d’idées. Les partis politiques, déjà en désaccord, oscillent entre des investissements accrus dans les infrastructures routières, une réorientation vers des objectifs plus écologiques, ou encore vers un remboursement à ceux qui ont contribué à ce fonds, à savoir les automobilistes.

>> Le débat entre Delphine Klopfenstein-Broggini et Nicolas Kolly dans Forum :

Que faire des fonds autoroutiers ? Débat entre Delphine Klopfenstein-Broggini et Nicolas Kolly / Forum / 8 min. / aujourd’hui à 18h00

« Manque de concertation »

Pour la conseillère d’Etat vaudoise chargée des transports Nuria Gorrite, il est avant tout temps de se poser des questions sur les raisons de ce refus, comme elle l’explique au micro de 19h30. « Il existe des moyens de redistribuer cet argent, mais il faut d’abord écouter les aspirations de nos populations. Ce qui ressort de ce refus, c’est un manque de concertation. Ce projet est perçu comme imposé d’en haut, sans véritable dialogue.

Elle se félicite qu’il existe en Suisse deux fonds – l’un pour le rail et l’autre pour les routes nationales, ainsi que le trafic urbain –, créés pour « apaiser les conflits entre ces deux modes de transport ». Mais les attentes ont évolué depuis leur mise en œuvre il y a une dizaine d’années. « Aujourd’hui, tracer des lignes sur une carte sans concertation et sans vérifier qu’elle répond aux besoins réels de la population ne fonctionne plus », insiste-t-elle.

Utiliser les voies d’urgence

Selon elle, élargir les autoroutes existantes, comme à Morges, avec la bande d’arrêt d’urgence, pourrait s’avérer être un bon compromis. « Le projet rejeté n’a pas apporté de solutions immédiates et les gens attendent des réponses concrètes à leurs besoins de mobilité. L’élargissement ponctuel ou l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence en cas de surcharge sont des projets intelligents qui méritent réflexion.»

Avant de conclure : « Je propose de réfléchir à une nouvelle alliance, un pacte autour de la mobilité et de l’accessibilité. Nous devons concentrer nos efforts sur les points les plus problématiques, notamment aux entrées et sorties des grandes villes, là où les embouteillages sont les plus critiques.

>> L’interview complète de Nuria Gorrite dans le 19h30 :

La conseillère d’Etat socialiste vaudoise Nuria Gorrite analyse la situation au lendemain du large refus des Suisses sur le projet d’élargissement de l’autoroute / 19:30 / 4 min. / aujourd’hui à 19h30

Sujets radio : Etienne Kocher/Coraline Pauchard/Valentin Emery

subject: Thierry Clémence/Philippe Revaz

Web adaptation: Fabien Grenon

 
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