Le budget 2025 du Département des Deux-Sèvres doit être voté 16 décembre. Avant cela, ce lundi 25 novembre, il était débat d’orientation budgétaire. « Nous présenterons le projet de budget à la mi-décembre comme nous l’avons annoncé. Je peux vous dire maintenant que ce sera sans précédent. Pour la première fois dans l’histoire de la communauté, cela ne générera aucun surplus”a déclaré la présidente du Département Coralie Dénoues dans son discours introductif lors de la séance publique.
« Les départements de France sont asphyxiés. En Deux-Sèvres, 2024 nous sommes toujours debout avec un bilan légèrement positif mais déjà inacceptable. Et en 2025 nous serons à genoux »explique-t-elle à notre micro. Des déclarations dans un contexte très tendu avec les incertitudes liées au projet de loi de finances, en discussion au Sénat depuis lundi. Quel effort sera finalement demandé aux Départements ? Dans les Deux-Sèvres, la communauté reste mobilisée. Lors de la séance publique, 3000 cartes postales représentant les 3000 signataires de la pétition lancée il y a quelques semaines par le Département des Deux-Sèvres ont été symboliquement déposés dans une urne.
Le financement des Départements, « un modèle à reconstruire »
Mais le projet de loi de finances n’est pas le seul problème, alerte Coralie Dénoues. « Le PLF ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Le financement des Départements est un modèle à reconstruire. Il n’est pas normal que les politiques sociales soient financées par des dynamiques immobilières. Cela n’a aucun sens. Il n’y a plus de lien entre fiscalité et service public”regrette l’élu des Deux-Sévrien.
Le 16 décembre, il y aura « les premiers arbitrages, sans le PLF. Après viendront les conséquences du projet de loi de finances et là nous assumerons les responsabilités qui seront les nôtres »dit le président du Département. « Rien ne sera agréable. La société doit être avec les gens pour les aider à se relever, et non pas être là en permanence par la suite. Nous serons donc là pour ceux qui tombent mais nous les relèverons pour qu’ils soient indépendants. »précise-t-elle.
« Nous devrons procéder à des coupes profondes. Où? Pour qui ? »
L’opposition de gauche s’inquiète. Tout d’abord, ce calendrier maintenu malgré le contexte. “C’est parfaitement imprudent. Nous allons voter un budget qui, même s’il est sincère, ne sera pas vrai.dénonce Dorick Barillot, vice-président du groupe d’opposition. Mais aussi des arbitrages qui seront tranchés. « Si la présidente persiste à vouloir maintenir son épargne brute au niveau où elle se trouve aujourd’hui, nous devrons procéder à des coupes drastiques. Où? Pour qui ? 65 % des dépenses du département sont consacrées à l’action sociale. Comment allons-nous procéder à des coupes profondes dans de tels domaines ? Et la protection des enfants ?» demande l’élu de Mellois.