« Cela s’étend de l’avant. Un peu comme dans la vie, les riches s’enrichissent ! », a résumé Romain Attanasio (Fortinet – Best Western) lors de la séance officielle. En tête de flotte, Charlie Dalin et Thomas Ruyant creusent lentement mais sûrement l’écart sur leurs poursuivants, si bien que le groupe des dix premiers qui pointaient à une soixantaine de milles près de Fernando de Noronha s’étend désormais près de cinq fois plus loin. “Il faut pouvoir accepter que les premiers vont plus vite parce qu’ils ont de meilleures conditions, même si ce n’est pas agréable de les voir gagner un peu plus à chaque score”, a déclaré Damien Seguin (Groupe APICIL), aujourd’hui à 17ème place à 545 milles du leader. « Compte tenu de la situation météorologique, ce n’est pas une position facile à tenir. Il faut serrer un peu les fesses car on évolue dans un couloir de vent très étroit et c’est encore plus vrai pour les personnes qui, comme moi, se situent en queue de peloton. Nous sommes vraiment sur quelque chose d’assez bien. Il suffit que le scénario météo change un peu pour que nous nous retrouvions coincés dans des vents bien plus faibles. Malgré tout, il y a une petite part de chance au milieu de tout ça», a commenté le double champion paralympique avec cette étrange impression d’évoluer sur une ligne de crête à la fois aérienne et exposée, sans aucun point d’ancrage. . « J’essaie de m’accrocher, de bien faire fonctionner le bateau sans prendre trop de risques non plus », ajoute le navigateur.
Un système peut en cacher un autreMême stratégie pour Romain Attanasio. « J’essaie de rester dans cette dépression le plus longtemps possible. Ce n’est pas facile de suivre sa trajectoire. Le jeu du moment, c’est le « sneaking » ! Au près, ça a l’air doux et en dessous on ne sait pas trop, ce qui fait qu’on n’a pas vraiment envie d’y mettre les pieds », explique le skipper de Fortinet – Best Western est pourtant un habitué de la montagne, mais pas tellement rassuré de progresser dans cette voie. Il bénéficie cependant d’un relais assez solide car s’il va, comme beaucoup, se laisser lâcher petit à petit par la fameuse dépression, il bénéficiera d’un “plan B”, en l’occurrence l’arrivée d’une autre petite dépression. juste derrière. « L’anticyclone de Sainte-Hélène se reforme et va rapidement passer devant nous. Nous n’allons donc pas nous retrouver coincés au milieu », explique Romain qui devrait, en d’autres termes, simplement faire une petite escale dans une zone de transition puis monter à bord d’un nouveau train. Une situation, certes, moins parfaite que celle de la première, mais tout de même assez favorable. Plus, en tout cas, que celle de l’autre moitié du peloton emmenée par Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-lux) qui, de son côté, n’aura d’autre choix que de contourner l’anticyclone. .
« Comme un lionceau dans la savane »« Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une situation assez « classique ». Ces prochains jours, nous naviguerons au près dans du vent assez léger, mais en fin de semaine il y aura une petite dépression un peu technique à rattraper. Je pense qu’à ce moment-là, nous pourrons nous remettre en piste si nous naviguons bien », promettait Benjamin Ferré qui commence à ressentir la longueur de la course. « À ce stade de la course, on devient un peu animal. Alors que nous commençons à ne plus savoir depuis combien de jours nous sommes partis, nous nous concentrons sur le soleil. Pour ma part, je me sens comme un lionceau dans la savane : la journée, comme il fait chaud, je fais des siestes. La nuit, je vais à la chasse et je me nourris », termine le skipper de Monnoyeur – Duo for a Job). Preuve que cette fois, le rythme circadien a définitivement pris le pas sur le cycle nocturne chez les marins !
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