un Landais champion d’Europe… chez les sourds et malentendants

un Landais champion d’Europe… chez les sourds et malentendants
un Landais champion d’Europe… chez les sourds et malentendants

Cocorico, les Bleus sont champions d’Europe ! Pas ceux de Kylian Mbappé et Didier Deschamps, du moins pas encore. Mais ceux de Lukas Labat et de l’équipe de France de football sont sourds. Le gardien montois de 18 ans a soulevé le 1est Juin le trophée à Antalya, Turquie.

Quelques semaines après avoir disputé sa première Ligue des Champions des Sourds avec Vitry, étant prêté par l’Association Sportive des Sourds de Bordeaux, et ayant joué en parallèle avec les seniors de l’Etoile sportive Monoise… Oui, il faut suivre. Il enchaîne les expériences et semble s’adapter un peu partout.

« Lukas, il m’épate », résume le co-président de l’ES Montoise Didier Robino. Le club ne tarit pas d’éloges à l’égard de son gardien et employé. Le garçon n’est pas un footballeur professionnel, non. Mais il effectue un service civique au sein du club qui se termine le 31 août. Avant peut-être de poursuivre l’aventure sous un contrat d’une autre forme. Une pierre de plus sur le chemin qui unit Lukas Labat et l’ES Montoise.

Deuxième papa

Il y a débuté à 4 ans, a vécu toutes les catégories de jeunes, son repositionnement comme portier, le passage au casque, en raison d’une malformation de l’oreille, comme Petr Cech – même s’il cite plus facilement Salvatore Sirigu comme modèle – qui lui a valu lui quelques moqueries au début. « On m’a dit de changer de sport, on ne joue pas au rugby. Ce n’était pas facile. Mais maintenant je m’en fiche, je le mets ! »

C’est à l’ESM qu’il est pris sous son aile par Christian Letourneux, entraîneur des gardiens à l’ES Montoise et sports études à Despiau, que Lukas suit pendant deux ans, devenant comme un deuxième papa. Le coach sait presque tout du jeune homme, comment communiquer au mieux avec lui sur le terrain, son contexte familial compliqué, sa mère qui le porte à bout de bras. C’est lui qui s’est mis en quatre pour trouver une équipe sportive adaptée au garçon.

Nouveau monde

« Il était sur Facebook et est tombé sur un post d’un gardien malentendant de l’équipe de France. Il m’a dit « il a de la chance ». Et je me demandais pourquoi Lukas n’aurait pas aussi un peu de chance», sourit Christian Létourneux. L’entraîneur a donc contacté le District de Football des Landes, qui l’a orienté vers le responsable des sports handisport, qui lui a donné le numéro d’un club bordelais, l’Association Sportive des Sourds de Bordeaux (ASSBB), premier club adapté de Lukas Labat. .

« Je peux y jouer en parallèle car les licences ne sont pas prises à la même Fédération. A l’ES Montoise, c’est une licence FFF ; à Bordeaux, c’est avec la Fédération française handisport”, précise l’intéressé.

« Les règles sont les mêmes, simplement, avec les sourds, il faut retirer les appareils, comme ça tout le monde est au même niveau. L’arbitre central dispose d’un drapeau de touche et l’agite à chaque faute, poursuit Lukas Labat. Et j’ai moins de pression qu’avec l’Étoile, où j’ai toujours peur de ne pas être compris quand je parle à mes coéquipiers. Même s’ils essaient de me rassurer là-dessus.

L’ASSBB permet aussi au jeune homme de se faire un nom dans le monde du football français des sourds, où les gardiens sont aussi particulièrement sollicités. Assez vite, il est prêté à l’ES Vitry pour ne disputer rien d’autre que la Ligue des Champions, en Grèce. « J’ai découvert une nouvelle équipe, de nouveaux joueurs, j’ai vécu mon premier grand voyage à Athènes. Malheureusement, nous avons terminé 9e sur 12 mais on s’est bien amusé ! Et nous avons rempli l’objectif de revenir avec une victoire.

” C’est rare “

Presque immédiatement après cette découverte continentale, une première sélection en équipe de France des sourds, pour le Championnat d’Europe en Turquie. Et cette fois la victoire finale, au terme d’une prolongation insupportable.

« Champion d’Europe, c’est rare, surtout lors de ma première année dans le monde des sourds. Dès ma première année en équipe de France, champion d’Europe, je ne pouvais rien demander d’autre. C’était exceptionnel malgré les conditions pas faciles que nous avions», se souvient le gardien, mentionnant que toutes les équipes, y compris turques, ont été décimées par la maladie. Lukas lui-même a été privé d’une bonne partie de la compétition.

Le garçon a en tout cas grandi à grande vitesse cette saison. Et il compte bien continuer. Avec l’ES Montoise, où il veut s’imposer avec les A en R2. Mais aussi avec l’équipe de France des sourds. Afin peut-être de rapporter une nouvelle médaille d’or, aux Deaflympics (Jeux olympiques des sourds) en novembre 2025.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV tome 1 – Opinion + – Onirik – .
NEXT Où manger la meilleure viande à Dijon ? – .