L’histoire de Kojiro Shiraishi, seul marin asiatique participant au Vendée Globe, a sa place parmi les grandes légendes du Japon ancestral.
Dans l’histoire du Vendée Globe, il n’y a qu’un seul marin japonais. Agé de 57 ans, Kojiro Shiraishi participe même pour la troisième fois à la course autour du monde. Plus jeune marin à avoir réalisé un tour du monde en solitaire et sans escale, à 26 ans (un voyage de 176 jours), Kojiro Shiraishi est une véritable exception dans un pays qui n’a pas la culture de la navigation au large. .
Yukoh Tada, un tel maître Je’daii
Dès sa plus tendre enfance, Kojiro Shiraishi avait une soif d’aventure et rêvait de prendre les voiles. Formé aux métiers de la marine marchande et de la pêche, sa vie va changer lorsqu’il rencontre celui qui deviendra son maître spirituel : un chauffeur de taxi nommé Yukoh Tada, vainqueur du premier BOC Challenge (voyage autour du monde en solo). par étapes pour les monocoques) au début des années 1980. Pendant 6 ans, Kojiro Shiraishi a travaillé gratuitement pour le légendaire marin, en échange d’un toit, de nourriture et surtout d’un apprentissage de voile sportive.
Malheureusement, le 8 mars 1991, Yukoh Tada se suicida alors qu’il était à Sydney, déprimé. Shiraishi ramène alors le bateau de son maître à Tokyo, le renomme Spirit fo Yukoh et fait le tour du monde en hommage à celui qui lui a tout appris.
Après plusieurs grandes courses en équipier ou seul (à bord de Spirit of Yukoh 2, puis Spirit of Yukoh 3), avec des résultats probants (en 2008, il est régleur à bord du catamaran Gitane 13 de Lionel Lemonchois, qui bat le record de la traversée du Pacifique Nord) , se rapproche d’un de ses rêves ultimes : participer au Vendée Globe.
“C’est la seule course qui me rend plus fort, qui me donne envie de me dépasser.”
Une course à laquelle Yukoh Tada dut abandonner en 1989, faute de moyens. Le 6 novembre 2016, il devient le premier marin asiatique à prendre le départ de la course mythique, à bord Esprit de Yukho IV. Malheureusement, moins d’un mois plus tard (4 décembre), il brise son mât au large du cap de Bonne-Espérance et est contraint de l’abandonner.
Il en faut bien plus pour le décourager. « Je veux terminer ce que j’ai commencé, maintenant je veux être le premier à le terminer », explique le marin japonais. “C’est la seule course qui me rend plus fort, qui me donne envie de me dépasser”.
Cette fois, il a trouvé un sponsor majeur et son bateau ne s’appellera plus Spirit of Yukon, mais DMG Mori Global One, du nom de son sponsor. Malgré des dégâts importants (qu’il a réussi à réparer cette fois), il termine 16ème. Et très vite, annoncé qu’il serait au départ de la prochaine édition. Toujours sur le même bateau, mais optimisé, pour plus d’ambitions.
Parallèlement, Kojiro Shiraishi et son sponsor œuvrent pour le développement de la course au large et la formation des marins japonais, à travers la DMG Mori Sailing Academy. Quelques jours avant le départ, Kojiro Shiraishi a évoqué ses inspirations sur le site officiel du Vendée Globe. « Mon maître, Yukoh Tada est le marin qui m’inspire le plus. A était un simple chauffeur de taxi qui participait à des courses de voile, qui a aussi gagné un tour du monde, sans parler anglais, c’est un peu comme moi. C’était un artiste, une personne avec beaucoup d’idées folles. Il avait une énergie incroyable et c’est ce qui m’inspire le plus.