Ces résultats devraient alimenter cette journée de débats et d’interventions à Paris, où sont attendus le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et la maire de Paris Anne Hidalgo.
Des actes injustifiables pour 89% des sondés
Pour 75% des personnes interrogées, le conflit actuel au Moyen-Orient provoque une montée de l’antisémitisme en France. Globalement, le phénomène est perçu comme « généralisé » par la grande majorité des Français (79%, + 4 points par rapport à 2020). Dans ce contexte, 64% des Français estiment qu’il y a des raisons de craindre de vivre en France quand on est juif (+14 points par rapport à 2020). Mais pour seulement moins de la moitié des Français (47 %), les Juifs n’ont « aucune responsabilité dans l’antisémitisme » qui existe en France. Et près d’un Français sur six (16%) estime en détenir une part « significative » ou « très importante ».
Selon cette étude, la grande majorité des Français se montrent cependant inflexibles sur la question des actes ou propos antisémites : pour 89% d’entre eux, rien ne peut les justifier.
Mais de nombreux préjugés antisémites restent ancrés, selon cette étude : seuls 3 % des Français n’adhèrent à aucun des 16 préjugés testés, une proportion stable par rapport à 2020. Près de la moitié des Français (46 %) adhèrent à six « opinions antisémites » ou plus, une proportion en hausse de 9 points par rapport à 2020. Le préjugé le plus répandu est que « les Juifs sont très unis » (89 % des personnes interrogées considèrent que cette opinion est vraie).
Des actions en hausse
Cette enquête – menée du 20 au 23 septembre auprès de 1 000 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus – est publiée dans un contexte de hausse des incidents antisémites enregistrés en France.
Ils avaient presque doublé au premier semestre 2024, par rapport à la même période en 2023, avec 887 incidents enregistrés contre 304 un an plus tôt, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur en août. En 2023, selon les données du Crif communiquées en janvier, le nombre d’incidents antisémites avait quadruplé sur un an, avec 1 676 cas.