Par
Ludivine Laniepce
Publié le
23 novembre 2024 à 8h29
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Il aura marqué Cherbourg (Manche) empreinte digitale uniquea esquissé la vie de Becquet Tahiti et de Chausey au Stade de France.
Yves Gouhier, résident de Tourlaville, père du casino de Cherbourg et de son légendaire Fifty’s Diner, est décédé le jeudi 21 novembre 2024 à l’âge de 78 ans.
Les Tourlavillais avant tout
Yves Gouhier est né un jour de juillet 1946 à Tourlavilleune ville à laquelle il est resté fidèle toute sa vie.
« Il était fier d’être de Tourlaville, c’était un peu sacré pour lui », témoigne son ami de longue date Pascal Mesnil. « Profondément de Tourlaville et il l’a revendiqué ! », confirme Marcel Clairet, ancien PDG de La Presse de la Manche.
Années en mer
D’un classe ouvrièreYves Gouhier s’est d’abord engagé dans la Marine et a navigué jusqu’à Pacifique Sud. « Il avait des souvenirs très émouvants de Tahiti, il l’aimait beaucoup et il en parlait toute sa vie », décrit François Bletel, qui lui succédera plus tard au casino de Cherbourg.
Après ces belles années de naviguer autour du mondeYves Gouhier trouve son port d’attache et se lance dans entrepreneuriat.
Un bar à Tourlaville, puis un restaurant sur les quais à Cherbourg, et enfin le casino, alors survivant, qu’il a repris avec sa compagne Camille Costard en début des années 1980. Une affaire personnelle qu’il va vivre comme une nouvelle aventure.
La renaissance du casino
Pendant près de trois décennies, les deux hommes ont relancé le casino et y ont ajouté Fifty’s Diner.
« Il a su amener le casino à un autre niveau », observe Marcel Clairet. Jeux, discothèque, bar, restaurant, animations, ouverture sur les quais…
C’est énorme ce qu’il a fait. Il est reparti de zéro et a pris des risques. Fifty’s connaît à l’époque un grand succès. Il savait créer une ambiance, il savait attirer les clients. Je me souviens par exemple qu’il avait fait venir à plusieurs reprises le cabaret parisien Aux Trois Mailletz, de Saint-Germain-des-Prés. Mais uniquement pour les soirées sur invitation. Et karaoké le vendredi soir ! Il a fait venir beaucoup d’artistes, plus ou moins connus, mais toujours haut de gamme. Il a créé quelque chose qui n’existait pas à Cherbourg.
François Bletel a travaillé avec Yves Gouhier pendant plusieurs années jusqu’à retraite de ce dernier en 2001.
« Il aimait être entouré de ses amis. C’était un personnage attachant et instinctif. En affaires, il avait un sixième sens. Il a géré de manière un peu démodée, en père de famille. Avec lui, ça allait bien et là où ça allait mal ! »
Marcel Clairet se souvient aussi de ce « personnage très complet » qui a su « apporter au monde un genre totalement nouveau et sympathique ». Vie nocturne cherbourgeoise.
« Planète football »
Mais Yves Gouhier n’était pas seulement l’homme du casino de Cherbourg. Passionné de ballons ronds et ovales, il suit le compétitions internationales avec intérêt, parfois fréquenté, avait un pied et ses entrées dans le Le football français.
Parmi ses amis proches : le Cherbourgeois Gérard Énault, directeur par intérim puis général de la Fédération française de football du début des années 1990 à 2005, et à qui l’on doit également le Coupe du monde 1998 dans France.
Yves était fou de football. Il a participé à beaucoup de choses liées à l’équipe de France.
Et du point de vue de Marcel Clairet, Yves Gouhier a, « par ses relations, créé un planète football dans le Cotentin. Entre lui, Roger Lemerre, Michel Bibard… le monde est redevenu petit.
Lorsqu’il prend sa retraite en avril 2001, Yves Gouhier ne sait pas encore ce qu’il va faire de son temps libre. À coup sûr profite de ta familleson épouse Françoise, leurs enfants et petits-enfants.
« Son truc, ajoute Pascal Mesnil, c’était pêchedans la région ou à Chausey avec ses petits-enfants. Il a eu une vie bien remplie. Une belle vie, il l’a admis lui-même. Je pense qu’il en était fier, mais qui ne le serait pas ? Il en a profité au maximum. »
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