Ventre pleins, bennes vides
Nous nous sommes éclatés, voire même un délice. Non pas des images d’agriculteurs grignotant leurs snacks de saucisses devant des braseros, mais celles commises lors de la réception organisée par l’Association des Maires du 47, dans un grand restaurant de la Tour Eiffel. Un bon moment pour tous nos élus de terrain, remerciés à plat et au verre pour tous les sacrifices quotidiens qu’exige leur mandat « en ces temps difficiles », selon le sénateur Bonfanti-Dossat. On constatera, après ce reportage, comme Marius le faisait remarquer à Fanny à propos de son mariage d’intérêt avec le bon vieux Panisse dans la trilogie de Pagnol, que nos maires savent aussi se sacrifier « de bon appétit ».
Entre les deux, son cœur balance
Le CCAS Toninquais va-t-il emprunter un chemin plus extrême, au risque de perdre son âme ? La rumeur grandit partout et bien au-delà de Tonneins. Administré jusque-là par une lanceuse d’alerte reconnue pour son investissement, le service pourrait revenir à une autre adjointe, ex-candidat RN, après l’accueil en mairie de Jordan Bardella. Une valse-hésitation qui dure depuis dix jours, mettant à rude épreuve, pour le meilleur et pour le pire, les nerfs d’une fraction de la majorité. Loin, très loin des préoccupations quotidiennes des usagers du centre d’action sociale.
Influenceurs
A l’Assemblée des Départements de France, le 47 s’est fait remarquer avec sa campagne “Le gouvernement devra rendre des comptes aux Lot-et-Garonnais”, pointant les 16 millions d’euros de moins pour la collectivité, dans la perspective des finances 2025. projet de loi, glissé entre les mains du Premier ministre lui-même, qui a commenté le tract depuis la tribune. Dans le Lot-et-Garonne, on n’a plus d’argent, mais on a encore des idées. Et encore de quoi financer des campagnes de communication…
Une bonne tranche
La foire au jambon continue à Tonneins. Après qu’un habitant de la ville s’est engagé à déposer la marque Véritable Jambon de Tonneins pour profiter de la spécialité locale, la municipalité a répondu en déposant le nom auprès de l’INPI. Les deux dossiers font actuellement l’objet d’une enquête. Et voilà que Jonathan Biteau, opposant au maire, en paie également sa part, en annonçant sur les réseaux qu’une procédure a été lancée par la Chambre des métiers et Val de Garonne Agglomération « pour préserver un patrimoine commun que personne ne devrait pouvoir s’approprier. » La Cité du Tabac bientôt rebaptisée Cité du Jambon ?
Pas content
Sébastien Delbosq, chef départemental du RN, n’a pas apprécié l’allusion faite ici aux origines fondatrices du parti de Marine Le Pen, fondamentalement antigaulliste (SS et OAS), qui heurtait la nature du discours de Serge Bousquet-Cassagne lors de l’arrivée de Jordan Bardella à Tonneins. “Cela permet d’éviter soigneusement les débats d’idées et de culpabiliser les 11 millions d’électeurs du Rassemblement national, largement premier parti de France”, a-t-il déclaré. Nous lui dirons que c’est factuel et que nous ne disons pas que ses électeurs sont des nazis enregistrés. Sébastien Delbosq fait référence au PC, « vestige d’un siècle d’idéologies totalitaires responsables de millions de morts », ou encore au « côté de l’ombre » des ascendants de la gauche actuelle, qui se vautrent dans la collaboration. L’origine du RN est peut-être finalement, là aussi, « un détail d’histoire ».
Mais candidat ?
Bon-Encontrais sera-t-il candidat aux élections municipales d’Agen ? Sébastien Delbosq, chef de file du RN dans l’Agenais, serait le candidat naturel à la tête de liste. Le nom de Serge Pujol est également évoqué. Mais il apparaît de plus en plus plausible que le RN ait épinglé la ville de Jasmin sur sa carte d’état-major, refusant de se présenter à Tonneins (Dante Rinaudo ne cesse de s’en vanter) et à Marmande.
Tactiques et ticking
Le « tic-tac » de l’alarme agitée par le CR depuis des mois a retenti ce mardi. En homme avisé, le préfet avait négocié avec les patrons du syndicat agricole pour qu’ils ne nuisent pas à sa préfecture comme l’hiver dernier. Sans doute poussé, à tort ou à raison, par un doute sur la sincérité des engagements des paysans du CR 47, il a eu de son QG de crise, sorte de camp de Babaorum attendant les Gaulois, demandé des renforts et des camions grillagés pour empêcher les paysans de venir. jetant un sort à la glycine de sa porte. Ce qui, d’une part, a provoqué l’ire de nos Gaulois réfractaires (les portes ont finalement été retirées avant leur arrivée) et, d’autre part, a placé les agences de l’État et le MSA, absolument sans protection, en première ligne et sur les cibles désignées. de la colère paysanne. Cela n’a pas échoué : les portails de la cité administrative, de la DDT, de la DDETSPP ainsi que les murs du MSA n’y ont pas résisté. Ce n’est pas la meilleure tactique pour contrer le tic-tac.
Se brouiller
Le CR 47 est passé maître dans l’art séculaire de brouiller les lignes. Cette fois, le syndicat majoritaire dans le département a glissé dans le domaine du mensonge, Serge Bousquet-Cassagne assurant publiquement qu’il n’était pas question de bloquer Arnaud Rousseau ce vendredi au Palais des Congrès d’Agen. Plus gênant encore : à son ami Jean Dionis, il a fait la même promesse. Le maire d’Agen, qui ne manque jamais une occasion de monter au créneau pour défendre le syndicat, pourrait en prendre ombrage et douter de la sincérité de la parole donnée à l’avenir.
Poker sauvage
Et quitte à cacher la vérité, on ne bluffe pas exactement… Après deux jours passés à bloquer le port de Bordeaux, CR 47 affirme avoir levé le camp vendredi matin, après avoir obtenu une satisfaction partielle du Premier ministre. Satisfaction, une grande première pour le syndicat ! Mercredi après-midi, Michel Barnier a en effet mis du baume au cœur des syndicalistes – après leur avoir parlé quelques heures auparavant au téléphone – en déclarant devant les sénateurs : « Les agriculteurs ont raison. » Le relèvement de ce bouclier ne puisera-t-il pas cependant sa Source ailleurs ? Deux jours de froid, de pluie… Ça épuise les troupes. L’arrivée d’Arnaud Rousseau les a sans doute davantage motivés.
Tennis
Pierre-Jean Pudal, le maire de Sainte-Livrade, ne devrait pas, sauf surprise, se représenter aux élections municipales. Le médecin, qui exerce son magistère avec autorité, a cependant choisi son successeur après diagnostic et prescription. Ce ne sera pas Jacques Borderie, un autre député, à qui il reproche de trop lui demander son avis, mais son adjoint aux Finances, André Forget. Ce dernier devrait retrouver sur sa route le président du Smavlot, bien décidé à remporter le fauteuil de maire. Cela est de bon augure pour une bonne ambiance au sein du Conseil.