alcoolique et violent, le père est condamné

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alcoolique et violent, le père est condamné

Par

Baptiste Ringeval

Publié le

22 novembre 2024 à 19h30

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Vendredi 19 janvier, la gendarmerie de Rebais (Seine-et-Marne) a été chargée par le parquet de Meaux d’enquêter suite à un signalement transmis par la direction du collège fréquenté par le jeune Hugo*. Deux jours plus tôt, les professeurs étaient surpris et inquiets de le voir arriver en classe avec une joue marquée par un hématome et un nez gonflé. Mal à l’aise, il évite les questions. Mais quelques heures plus tard, alors qu’il se changeait dans un vestiaire avant le sport, ses amis remarquèrent qu’Hugo avait des marques de coups et des contusions sur le corps.

Ils ont décidé d’avertir leur professeur qui a relayé l’information.

Interrogé, Hugo ne pouvait continuer à garder le silence. Il a reconnu avoir été giflé la veille au soir, pendant le dîner, par son père qui est ensuite revenu à table et a tranquillement terminé son repas. Son nez était en sang et ses lunettes avaient été volées. Il ajouta avec difficulté que cela lui arrivait de temps en temps, lorsqu’il avait trop bu, et qu’il pouvait parfois s’en prendre à sa mère ou à son frère.

Ludovic a été interpellé puis placé en garde à vue.

Deux jours d’ITT

Après avoir entendu Ludovic, les gendarmes ont écouté Hugo et enregistré sa déposition. Ils ont ensuite interrogé la mère qui a confirmé les accès de colère et de violence de son mari. Elle a également précisé que leur fils Hugo est sous traitement pour hyperactivité et c’est difficile à gérer. Le deuxième garçon du couple a évoqué quelques corrections mais n’a montré aucun signe.

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L’enquête de quartier a apporté son lot d’informations : des cris entendus le soir de la gifle, le père de famille souvent aperçu dans son jardin avec une canette de bière à la main et parfois ivre…

Hugo a été examiné par le médecin de l’Unité médico-judiciaire (UMJ) qui lui a accordé deux jours d’incapacité totale de travail (ITT).

“Je me suis levé et je l’ai giflé.”

A la barre du tribunal correctionnel de Meaux, vendredi 15 novembre, Ludovic a adopté un étonnant mode de défense : l’amnésie et le déni, ponctuant parfois ses propos de deux mots : “Je regrette”. Lorsque le juge lui a demandé pourquoi le repas avait été animé, il a répondu : « je ne me souviens pas « . Le magistrat n’a eu d’autre solution que de lire la déclaration faite lors de ses 48 heures de détention : « Je lui ai reproché son attitude. Il m’a mal parlé et son ton est monté. Puis il m’a menacé d’aller vivre chez les parents de sa petite amie. Je me suis levé et je l’ai giflé. Il a en revanche retrouvé un semblant de mémoire pour nier les coups fréquents ainsi que les beuveries répétées et récentes, notamment le soir de l’altercation. Il n’a pas hésité à laisser entendre que son fils mentait.

Intervenant en faveur d’Hugo, le conseiller de l’association de défense des victimes Avimej est revenu sur la probable addiction à la bière, remettant en question le caractère occasionnel de sa consommation, comme le prétend le prévenu. Voyant l’expression négative de son visage, elle a cité une phrase prononcée par lui à la gendarmerie : « Mon fils a l’habitude de me voir avec une canette à la main ». Une seule réponse a été donnée : « Je ne m’en souviens pas ». L’avocat mandaté a plaidé brièvement, soulignant le « discours inquiétant » de Ludovic et annonçant la constitution de partie civile sans demander de dommages et intérêts.

Avant de prendre les réquisitions, le représentant du ministère public a évoqué son passé criminel et lui a demandé pourquoi il avait été condamné en avril. Cette fois encore, il se contenta de « je ne me souviens pas ». Légèrement exaspérée par l’attitude de Ludovic, elle s’adresse à lui sur un ton sans équivoque : « C’était une conduite sous l’emprise de l’alcool. Il va vraiment falloir arrêter de boire de l’alcool ! Cela altère considérablement votre mémoire. Elle regrette son incapacité à s’en sortir, son déni face à l’alcoolisme, son positionnement devant le tribunal. Elle a requis une peine ferme, modulable sous surveillance électronique.

6 mois d’assignation à résidence

L’avocat de Ludovic a tenté de justifier le comportement de son client par l’anxiété : “Il est tellement impressionné que son cerveau ne fonctionne plus.” Elle a demandé la clémence, expliquant qu’il était effondré : “Une condamnation, oui, mais une peine proportionnée.”

Le juge l’a assigné à résidence pendant six mois sous bracelet électronique. Le juge de l’application des peines (JAP) fixera les modalités. Ludovic devra se soumettre à une obligation de soins addictologiques et suivre un cours de responsabilité parentale.

*Le prénom de la victime a été modifié

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