l’essentiel
La chute de huit mètres d’un jeune Lavelanétique dans une friche industrielle, ce mercredi 20 novembre, met en lumière une problématique connue de la ville : l’urbex.
Ce mercredi 20 novembre, vers 15 heures, Jules*, un adolescent de 17 ans, a chuté de huit mètres en explorant une friche industrielle à Lavelanet. Les pompiers sont intervenus pour secourir l’élève du lycée Joseph-Marie Jacquard. Ils ont arraché une plaque de métal pour l’aider à entrer dans le bâtiment. Le jeune homme, dans un état grave, a été évacué vers le CHU de Purpan. Il a subi deux opérations ; son état est stabilisé, bien que toujours critique. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour établir les circonstances de l’accident.
Les deux jeunes, autorisés à sortir après les cours, souhaitent explorer le bâtiment de 35 000 m² abandonné depuis des années. L’ancienne usine conserve l’architecture caractéristique de l’industrie française du XXe siècle, reflet de l’âge d’or de l’industrie textile au Pays d’Olmes. Lieu connu des Lavelanètes, les étudiants font passer le message. Jules souhaite alors se rendre sur place avec son ami pour faire de l’urbex, prendre des photos et les poster sur les réseaux sociaux. Ils atteignent la rue Jacquard, derrière le stade Paul Bergère, et entrent par une brèche dans le mur.
« J’étais à la porte qui mène au toit et il était déjà là. Alors qu’il revenait vers moi, le toit s’est effondré sous ses pieds», raconte Roman*, son ami du même âge l’ayant accompagné sur les lieux, encore affecté par le drame. Le Lavelanetien tombe alors de trois étages sur une dalle de béton et son ami appelle à l’aide. « On n’imagine même pas que cela puisse arriver, confie la mère de Roman, on leur avait interdit l’entrée dans le bâtiment. Mon fils est très en colère, nous espérons qu’il s’en sortira.
Les friches, un casse-tête pour la commune
Le site industriel était le siège de la holding Financière textile de Lavelanet, regroupant Filature de Lavelanet et Teinture de Lavelanet. Elle a accueilli près de 650 salariés durant sa période d’activité. « L’établissement est fermé depuis une vingtaine d’années. C’est une très grande structure contenant de l’amiante, donc difficile à vendre. Si la mairie le reprend, on ne saura plus quoi en faire », explique Marc Sanchez, le maire de la commune. D’autres friches ont été acquises par la municipalité et transformées en gymnase ou en dépôt de matériel.
« On sait que des jeunes squattent l’immeuble. Toute la zone a été murée, mais elle est grande, on ne sait pas comment ils entrent. Ils détruisent même les murs en béton. Mais ce qui est arrivé à ce jeune est regrettable», indique l’édile. Exaspéré par les actes de vandalisme touchant le mobilier urbain – poubelles, dalles de béton, stands –, il précise consacrer 200 000 € par an à leur entretien.
L’Urbex, une pratique interdite
L’urbex, abréviation d’exploration urbaine, est une pratique populaire ces dernières années même si elle reste interdite par la loi. Ainsi, selon l’article 226-4 du Code pénal, « l’entrée dans le domicile d’autrui en usant de manœuvres, de menaces, de voies de fait ou de contrainte, sauf dans les cas où la loi le permet, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 francs d’amende. euros. »