11h47 – Modifié : 12h09 par Dolorès CHARLES
Contrôle routier de Gendarmerie (56)
Crédit : Yann Launay
Alors que les accidents sont de plus en plus nombreux à cette période dans le Morbihan et que la conduite sous influence de drogues est en hausse, nous avons assisté à un contrôle au bord d’une route à Saint-Avé près de Vannes. Focus également sur l’EAD pour l’alcootest anti-démarrage, qui a prouvé son utilité et donne satisfaction.
Alors que les conditions de circulation sont délicates ce jeudi, les préfectures appellent à la prudence. Ils notent aussi parfois un certain relâchement chez les automobilistes. C’est le cas dans le Morbihan, où l’on observe une augmentation du nombre d’accidents graves provoqués par des conducteurs sous l’emprise de l’alcool ou de drogues. Les projections vont donc augmenter. Un contrôle a été effectué hier (mercredi 20 novembre) à Saint-Avé près de Vannes par le colonel de gendarmerie Aurélien Ardillier et ses hommes.
Drogues à bord du véhicule
« (…) Les comportements addictifs sont en effet de plus en plus fréquents dans le département. Même les doubles conduites addictives, à savoir l’alcool et la drogue ! Auparavant, nous avions un véhicule qui a été contrôlé par les militaires qui sont présents ici parmi nous. Le conducteur a été testé positif aux stupéfiants, il conduisait sous l’influence de stupéfiants et de plus, la passagère elle-même transportait des stupéfiants. Le véhicule a été placé en rétention administrative, mis en fourrière, et ils repartent à pied, ou ils sont récupérés, ils prennent le bus peu importe… »
Crédit : Yann Launay
La conduite sous influence de drogues est en hausse, dans le Morbihan comme partout en Occident, mais y a-t-il vraiment plus de conducteurs qui prennent le volant en ayant consommé de la drogue, ou sont-ils davantage détectés grâce à des tests spécifiques ? , de plus en plus utilisé par les forces de l’ordre ?
“Si vous êtes testé avec un niveau de THC positif, votre permis est suspendu pour six mois.”
Pour Ronan Le Page, directeur de cabinet du préfet du Morbihan, il n’y a pas de « effet : plus de tests créent plus d’infractions », et je pense “tout simplement qu’il s’agit d’une consommation plus diffuse. On a tendance à souligner que, dans l’aspect « prévention », un discours autour des drogues est toujours plus ludique, toujours plus récréatif, et on oublie qu’au bout de la chaîne on peut mettre des vies en danger. Nous sommes sur une échelle de suspension de permis très lourde. Vous pensez peut-être que fumer un joint et prendre le volant n’est pas grave, mais si vous êtes testé avec un taux de THC positif lors d’un test, cela représente une suspension de permis de six mois.
Éthylotest EAD
Crédit : Yann Launay
Parmi les conducteurs soumis à un test d’alcoolémie, certains devront passer l’alcootest avec dispositif d’immobilisation. Le système est utilisé depuis maintenant 5 ans, en Occident. C’est une alternative au retrait du permis, mais l’antidémarrage a-t-il de réels effets sur la sécurité routière et la récidive ?
“Nous concentrons son utilisation dans des cas très précis et très encadrés”
Ronan Le Page estime que l’EAD a prouvé son utilité et est satisfaisant. “Chaque année, nous mesurons une augmentation de l’utilisation du procédé, et c’est un gage de son succès. Les personnes qui bénéficient de ce système savent déjà qu’il y a une main tendue des pouvoirs publics et sont très vigilantes au bon usage de l’EAD, par contre nous concentrons son utilisation dans des cas très précis et très encadrés. . Vous ne devez avoir été responsable d’aucune infraction routière au cours des cinq années précédentes. Vous devez avoir plus de sept points sur votre permis de conduire et vous ne devez pas avoir… commis d’autres infractionscomme la consommation de stupéfiants ou les délits de fuite, comme nous l’avons observé ce week-end à Lorient.
Test antidopage lors d’un contrôle routier de gendarmerie (56)
Crédit : Yann Launay
N’y a-t-il aucun moyen de le débrancher ou de trouver une solution ? Nous avons posé la question à Thierry Le Balc’h, chef d’atelier au garage Riso, à Vannes, l’un des garages du Morbihan agréés pour ces installations.
L’éthylotest antidémarrage est-il fiable ?
« En général, ce sont les mêmes qui les ont montés, et si c’est dessoudé et ressoudé ou s’il y a eu des bricolages, des déplacements, ils le voient tout de suite… On ne peut pas ne pas bricoler. Contrairement aux systèmes que l’on voit dans les bus, où il suffit d’une respiration, il en faut deux, c’est-à-dire qu’entre cinq minutes et une demi-heure, l’appareil sonnera. Le contrevenant est obligé de s’arrêter, d’éteindre le moteur et de répéter sa respiration dans l’alcootest.. La plupart ne prennent pas de risques, ça leur sert de leçon car ça reste cher.»
Le coût d’un alcootest antidémarrage peut dépasser 1500 euros.