mardi 19 novembre 2024 à 21h06
Strasbourg – « Les ornements dorés du Maroc : Histoire des femmes, des symboles et de l’amour », un beau livre des écrivaines marocaines Zineb Zniber et tunisienne Wafa Méziou, a été présenté lundi soir à Strasbourg, dans le cadre des Semaines marocaines dans la capitale alsacienne.
L’ouvrage de 296 pages, publié en 2024 aux éditions « Reflet de soi », est le résultat d’une chasse au trésor de bijoux marocains par les deux collectionneurs et passionnés invétérés de parures et de bijoux. Elle rassemble plus de 200 œuvres issues de collections privées et de musées, avec pour objectif de faire voyager le lecteur dans l’histoire intime de ces objets d’apparat féminins transmis au fil des siècles.
« Tous ces chefs-d’œuvre d’orfèvrerie ont été réalisés par des hommes juifs ou musulmans. Tous étaient portés par des femmes juives ou musulmanes. Tous étaient originaires de cette belle terre marocaine. Tous sont nés d’une seule mère, au sein de la même patrie. Tous partagent cette fraternité nationale et universelle », lit-on dans une présentation du livre.
Ces objets sociaux, expliquent les auteurs, témoignent de l’histoire d’une transmission de ces collections privées comme un trésor secret jusqu’à aujourd’hui, notant qu’outre leur aspect artistique, chacun de ces bijoux, plus énigmatique, est une allégorie féminine avec son langage et messages à interpréter.
Dans une déclaration à la MAP, l’écrivaine Zineb Zniber a exprimé sa fascination pour le monde captivant des bijoux en or marocains dès son plus jeune âge, notant que “ces véritables œuvres d’art évoquent toute la splendeur et l’héritage de notre culture, transmettant de génération en génération des histoires intemporelles”. plein de souvenirs et d’émotions ».
« Poussée par une curiosité insatiable, j’ai consacré beaucoup de temps à étudier ces chefs-d’œuvre, à percer leurs secrets et à comprendre les techniques et les symboles qui se cachent derrière eux », explique-t-elle, précisant qu’elle a également suivi des cours de gemmologie afin d’acquérir les compétences scientifiques nécessaires. pouvoir identifier les pierres précieuses utilisées dans chaque création et dater avec précision ces trésors du patrimoine national.
“Aujourd’hui, en tant qu’ambassadrice de ce patrimoine, c’est un engagement personnel envers notre histoire et une promesse de préserver notre mémoire pour les générations futures”, a-t-elle déclaré.
La conférence de présentation, animée par le théologien Gabriel Attias, professeur d’histoire et de civilisation à l’Université de Strasbourg, a permis de découvrir quelques-uns des joyaux les plus emblématiques de l’œuvre, témoins de l’histoire et de l’artisanat exceptionnel du Maroc.
Ce fut aussi l’occasion d’explorer non seulement la splendeur de ces ornements, mais aussi les histoires fascinantes qui les entourent, les techniques artisanales qui les ont façonnés et les émotions intimes qu’ils évoquent.
Le programme de la soirée comprenait également un concert de musique arabo-andalouse (al-Ala) et judéo-arabe (Matrouz), orchestrée par le maître Taha Alami.
Les Semaines marocaines de Strasbourg (14 octobre-11 décembre) sont un événement culturel majeur qui promeut la richesse et la diversité du patrimoine culturel marocain, à travers plusieurs de ses composantes, allant de l’histoire de l’art à la tradition musicale, notamment le Malhoun et les Gnaoua, en passant par l’artisanat, création littéraire et cinéma.
Organisé conjointement par le Consulat Général du Maroc et l’Alliance française Strasbourg-Europe, sous le thème « La part de l’autre », cet événement met en valeur les performances artistiques d’une multitude d’artistes marocains, dont ceux de la communauté marocaine résidant en France. Région Grand Est.
Au programme : une exposition sur « Les Textures de transe : les imaginaires des Gnaouas », une autre conférence sur « Les Gnawas à la croisée des imaginaires » et la projection du film « Coup de Tampon », en présence de son réalisateur Rachid. El Ouali.