L’ailier du XV de France a évoqué, ce mardi, son retour en Bleu après un an d’absence et le dernier choc de la tournée, contre les Pumas, vendredi soir au Stade de France.
Comment avez-vous vécu votre retour en équipe de France, samedi face aux All Blacks, après un an d’absence ?
Gabin Villière. Cela représentait évidemment beaucoup de joie et de bonheur. L’équipe de France, c’est un objectif depuis que je suis tout petit et, après un an d’attente, pouvoir porter ce maillot, en plus contre les All Blacks, ce sont des moments très forts, remplis d’émotion, avec la Marseillaise, le haka …
Et comment as-tu vécu cette année sans sélection (le dernier contre l’Uruguay lors du Mondial 2023, NDLR ) ?
Je ne l’ai pas très bien pris au début. Mais petit à petit, j’ai mûri. J’ai accepté que des joueurs émergeaient. C’est ce qui fait la force de notre groupe. Il faut l’accepter, y faire face et se dépasser. Avec le temps et la maturité, j’ai réalisé qu’il fallait continuer à progresser et aller de l’avant. Il faut juste être patient et ne jamais cesser de se battre pour revenir au plus haut niveau.
Les forfaits Penaud et Attisogbe vous ont permis de saisir cette opportunité…
C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas en bleu, en période Covid. Je suis donc bien placé pour savoir comment ça se passe. Il faut l’accepter, tout donner pour le groupe et être prêt à saisir les opportunités.
Ça pique quand même un peu physiquement. En face, samedi soir, il y avait de beaux animaux…
Étiez-vous nerveux avant ce match ?
J’avais devant moi un très beau client (Caleb Clarke, 1,90 m, 110 kg, NDLR), j’ai rarement vu un ailier aussi solide. Je m’étais préparé, avec un peu plus d’excitation et d’adrénaline car c’étaient les All Blacks en face. Mais sans ressentir aucune appréhension, j’ai été animé par quelque chose de positif.
Une rencontre durant laquelle, comme tous vos coéquipiers, vous avez plus défendu qu’attaqué…
La défense est aussi bonne que l’offensive. C’est elle qui nous a permis de prendre le dessus et de gagner d’un petit point. C’est cet état d’esprit qui nous permet de rivaliser avec les plus grandes équipes. Cela demande un très gros engagement.
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Trois jours après ce choc, comment vous sentez-vous physiquement ?
Ça pique toujours un peu. Devant, c’étaient de beaux animaux (sourire). Mais nous avons tout ce qu’il faut pour récupérer à Marcoussis et, après deux jours (de traitement), ça va mieux. Ce match a été dur mais on commence doucement à se remettre.
Qu’attendez-vous vendredi soir contre l’Argentine ?
Il faudra utiliser la même intensité que face aux All Blacks. Depuis plusieurs années, les Argentins rivalisent avec les plus grandes équipes et ils sortent d’un grand Rugby Championship (exploit en Nouvelle-Zélande, victoires à domicile contre l’Australie et les champions du monde sud-africains, NDLR). Nous savons que ça va être très dur. Alors oui, il va falloir y mettre la même énergie.
Nous respectons beaucoup notre adversaire. Nous ne le prenons pas à la légère. Il y a beaucoup d’Argentins qui évoluent en Top 14, on connaît leur talent…
Y a-t-il un risque de relâchement après avoir battu les All Blacks ?
Non ! C’est la fin de la tournée, le dernier test. On veut bien finir, l’objectif de trois victoires n’est toujours pas validé. Et nous respectons beaucoup notre adversaire. Nous ne le prenons pas à la légère. Il y a beaucoup d’Argentins qui évoluent en Top 14, on connaît leur talent, et ils sont juste derrière nous au classement mondial (4e contre 5e).
En fait, on les rencontre dans les clubs. Qu’est-ce qui est unique chez les joueurs argentins ?
Le personnage déjà. Nous savons qu’ils ne vont pas abandonner. Ils seront présents à chaque ruck, à chaque plaquage à chaque réception du 1concernant dans les années 80e minute. Leur plus grande force est de ne jamais abandonner. Ce personnage leur apporte beaucoup et les définit bien. Et bien sûr, ils ont le rugby derrière eux.
Etes-vous pressé d’être là vendredi soir pour profiter une nouvelle fois de l’engouement exceptionnel du Stade de France ?
Quand on voit le stade plein… On sent tous ces gens derrière nous, qui croient en nous. Depuis plusieurs années maintenant. C’est super et ça nous pousse à leur proposer ce genre de match. On ressent ce soutien tout le temps et c’est vraiment sympa. C’est formidable de voir notre sport et notre équipe mis en valeur de cette manière.
Propos recueillis en conférence de presse