Pour leur 40e campagne, les Restos du cœur mettent l’accent sur les familles monoparentales et la petite enfance. L’objectif est de briser la spirale de la précarité et de protéger les adultes de demain.
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Ce 19 novembre, les Restos du coeur lancent leur 40e campagne. Si le nombre de personnes inscrites a baissé de 7 % dans le Doubs, en raison de conditions d’accès plus restrictives, le nombre de personnes inscrites reste très élevé, explique Dominique Maire, responsable départemental.
Dans le Doubs, près de 10 000 personnes bénéficient des Restos du cœur. “Le niveau de personnes accueillies est toujours très élevé pour nous. C’est un chiffre très importantunderlines Dominique Maire.
Avec l’inflation, les difficultés des ménages se sont accrues. Nous avons donc pensé qu’il était de notre devoir d’augmenter le barème d’accès pour les familles.
Dominique Marie, departmental manager of Restos du coeur du Doubs
Il précise que les familles monoparentales sont une catégorie de bénéficiaires en augmentation depuis plusieurs années, très souvent des femmes.
Au niveau national, ce public représente près d’un quart des personnes accueillies. C’est pour cette raison qu’une des particularités de cette nouvelle campagne est l’augmentation du barème de 10%.accueillir avec plus de flexibilité les familles monoparentales en difficulté« .
Margot, fonctionnaire, est bénéficiaire de la banque alimentaire. Séparée de son compagnon, elle se retrouve seule avec son fils de trois ans. Avec un salaire de 1 520 euros par mois, il est difficile de joindre les deux bouts. Même si elle bénéficie de la prime d’activité, elle a très peu d’APL et n’a plus accès aux aides, son fils étant chez la nounou. Pour sortir la tête de l’eau, la jeune femme de 28 ans se tourne vers une assistante sociale qui l’oriente vers une association d’aide alimentaire. Depuis septembre, chaque vendredi, elle récupère trois ou quatre sacs de courses, paniers estimés à 50 euros. “Nous n’avons peut-être pas tout ce que nous voulons dans notre assiette, mais tant que je peux nourrir mon fils et subvenir à ses besoins… C’est tout ce qui compte», souligne Margot. Une fois par mois, elle reçoit des couches et des produits d’hygiène.
Si certains pensent encore que les bénéficiaires des associations sont les personnes qui ne travaillent pas, Margot tient à souligner que même en travaillant, être seule avec un enfant à charge, «c’est compliqué« . Si la jeune maman est reconnaissante pour ce service, elle n’aurait jamais imaginé y recourir un jour.
Tout allait bien pour moi, j’ai réussi à m’en sortir. Mais il n’est pas possible de vivre à deux avec un seul salaire, après avoir payé le loyer, le carburant et les factures.
Margot, bénéficiaire de la Banque Alimentaire
Ce qui n’aide pas non plus Margot, ce sont les factures impayées de l’ancien logement. “L’argent que je ne mets pas dans les courses, je le mets ailleurs, et ça me permet de me remettre sur pied et de me remettre sur les rails.” UN “mauvaise période» dont la jeune maman espère sortir au plus vite. Avant l’aide alimentaire, elle essayait de trouver de l’argent là où elle pouvait : vendre des vêtements, réduire son abonnement téléphonique.
Si Margot se dit «déçu par le manque d’humanité de certaines personnes face à une mauvaise spirale», tient-elle à remercier les bénévoles de l’association. Lorsqu’elle sort de cette période compliquée, la jeune femme aimerait devenir bénévole à son tour. “Sans eux, nous n’aurions pas tout ce que nous avons», souligne-t-elle avant de préciser qu’à son tour, elle souhaite aider ceux qui partagent ce qu’elle n’aurait jamais pensé vivre.
L’autre nouveauté de cette 40ème campagne est l’augmentation du nombre de bébés de moins de trois ans accueillis. Selon l’OCDE, il faut en moyenne six générations pour sortir de la précarité en France. A travers les nouvelles aides des Restaurants, l’objectif est de lutter contre la reproduction »intolérable“de cette pauvreté.”Les premières années de la vie ont un impact significatif sur la vieunderlines Dominique Maire. L’objectif est de contribuer à briser la spirale de la précarité en subvenant aux besoins des enfants âgés de 0 à 36 mois..»
Répondre aux besoins des enfants afin qu’ils ne deviennent pas plus tard des adultes pris en charge.
Dominique Maire, Doubs departmental manager of Restos du coeur
Communiquer avec les parents et «invitez-les à prendre en compte les conseils en matière de nutrition et d’hygiène», les deux objectifs soulignés par le responsable départemental.
Cette nouvelle aide, »pensée comme une réponse digne et structurée destinée aux plus démunis» comprend cinq mesures principales. Tout d’abord, la mise en place d’un barème unique pour apporter la même aide tout au long de l’année aux bénéficiaires, d’un système d’aide prioritaire pour la petite enfance et d’un barème plus avantageux pour renforcer l’aide et l’accompagnement des familles monoparentales. Aussi, une nouvelle approche pour mieux accueillir les personnes mal logées et une aide alimentaire rééquilibrée entre familles et personnes seules sera mise en place.