à la tête d’un élevage bovin à 22 ans, Lucas Boulat, l’éloge du courage

à la tête d’un élevage bovin à 22 ans, Lucas Boulat, l’éloge du courage
à la tête d’un élevage bovin à 22 ans, Lucas Boulat, l’éloge du courage

Un exemple de ténacité et de courage. Après le décès brutal de son père Frédéric en 2020 à l’âge de 50 ans, Lucas Boulat est aux commandes de l’élevage de deux cent soixante-dix limousines avec Les Viollières à Gourgé, au nord de Parthenay. « Mon père est décédé alors que j’étais encore à l’école : j’avais 18 ans, il me restait une année de baccalauréat professionnel à terminer. Je me suis battu pour maintenir l’opération et garder en vie ce qu’il a construit» rembobine le jeune éleveur de 22 ans. J’étais stagiaire à la ferme à cette époque, un employé a pris la relève. »

Je me demande toujours ce que papa ferait dans les champs

Lucas Boulat

En parallèle de son métier, sa mère, Marina Mazé, est aujourd’hui gérante de la SCEA Les Vallées, tandis que Lucas est toujours salarié en attendant de s’installer officiellement en 2025. Et de voir son petit frère Mathéo, qui vient terminer ses études , rejoignez-le. «Je me demande toujours ce que papa ferait dans les champsse demande-t-il à voix haute. Heureusement, les voisins et les techniciens de la coopérative nous aident. »

Réclamations

Une certitude : la ferme, achetée en 1995 par Frédéric, est dirigée d’une douce main de maître par son fils. S’il a arrêté les moutons après le décès de son père, Lucas Boulat met en avant son objectif d’installer prochainement son troupeau de limousines – « une race rustique, facile à élever et à engraisser et avec un bon rapport qualité prix » selon ses propres termes, une centaine de vêlages, nourris par les 170 hectares de terres, dont 80 % sont réservés à l’herbe. Le secret de sa réussite : « Passez le plus de temps possible avec les animaux. »

Aujourd’hui, l’élevage de Lucas Boulat à Gourgé compte deux cent soixante-dix têtes.
© Photo NR, Maxime Chataigner

A l’image de sa détermination, le jeune éleveur ne tient pas sa langue dans sa poche. Ce lundi 18 novembre 2024 marquait le début d’une nouvelle mobilisation des agriculteurs, dans les Deux-Sèvres et dans toute la . « Les prix du bétail tiennent, ça nous maintient la tête hors de l’eau mais ça fait deux ans qu’on se bat avec la météo et la paperasse : ça nous prend du temps, c’est de pire en pire.assure-t-il. Concernant les aides de l’État, les choses ne changent pas même si nous avons perdu beaucoup cette année parce que nous n’avons pas ramassé une herbe de qualité. »

Evoquant l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne, nœud des tensions dans le monde agricole, Lucas Boulat estime « laissez-nous tomber, c’est absurde ce qu’ils veulent nous apporter » comme produits provenant de fermes sud-américaines.

Plus de trois cent soixante bovins en compétition

En Gâtine, habitué de l’événement depuis 2021, Lucas Boulat amènera 4 vaches et 3 génisses à la traditionnelle foire primée organisée par l’Apocab (Association pour l’organisation de concours d’animaux de boucherie) les mardi 3 et mercredi 4 décembre 2024 au Marché aux bestiaux de Parthenay. La limousine et ses 83 représentants seront à l’honneur, aux côtés des 175 Parthenaises, 26 Charolaises et même 58 Blondes aquitaines. « Il y aura 367 bovins, soit 20 % d’inscriptions en plus que l’année dernière : c’est une surprise étant donné que les prix sont restés stables, voire ont augmenté, dans les exploitations »se réjouit Joël Denis, président d’Apocab, qui souligne “le mérite” par Lucas Boulat « qui passe beaucoup de temps avec ses animaux calmes. Le concours de Parthenay jouit d’une bonne réputation, et en moyenne en 2023, les animaux se vendaient entre 1,50 et 2 € de plus le kilo. Nos cours sont supérieurs au concours de Cholet. »

Lucas Boulat, ici avec Joël Denis et Jean-Michel Ayrault, respectivement président et vice-président d’Apocab, qui organise sa Foire primée les 3 et 4 décembre 2024 à Parthenay.
© Photo NR, Maxime Chataigner

 
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