“Ce n’est en réalité qu’un premier acte !”

Par

Fabien Hisbacq

Publié le

18 novembre 2024 à 16h00

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« Retournons faire un tour ». Le mot, lancé par un agriculteur de la FDSEA le lundi 18 novembre 2024 à midi, résume à lui seul l’ambiance qui régnait le long de la RN88 à l’entrée nord d’Albi (Tarn). Verser les agriculteurs quant aux automobilistes dont la file s’allongeait entre les ronds-points dans le sens Rodez-Toulouse, c’était du déjà vu.

« Tout a commencé ici », se souviennent-ils fièrement les manifestants rassemblés sur le service juste avant le centre commercial Leclerc à Lescure-d’Albigeois. Ils ont raison, c’est ici, dans le Tarn, il y a un an qu’ont été restitués les premiers panneaux municipaux. Avec le slogan « On marche sur la tête » inventé par la FDSEA et la JA et vite repris, comme le modus operandi, partout en Occitanie, puis dans le reste du pays.

Un an plus tard

Au cours du même automne 2023, des tracteurs ont défilé dans les préfectures, comme à Albi, le 14 novembre. S’ensuit un hiver de protestations avec des agriculteurs bloquant pendant plusieurs jours les grands axes de circulation. Ici, il était à l’entrée ouest du périphérique, devant l’autre Leclerc, celui des Portes d’Albi, en janvier 2024.

Le mouvement s’est ensuite calmé. Mais le feu couvait toujours. MHE, FCO… Il existe des maladies qui touchent les animaux. Et puis les aides jugées insuffisantes. Des revenus, tout aussi insuffisants. Et enfin, alors que la colère avait réapparu au grand jour avec la suppression des panneaux cette fois ou le recouvrement des radars en septembre 2024, ce qui a été vécu comme un coup de grâce, ou la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ou l’étincelle : Mercosur.

Le Mercosur a été la goutte qui a fait déborder le vase après plusieurs mois de colère. (©Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Camions filtrés

Ces derniers jours, c’est le mot qui circule le plus parmi les agriculteurs de la FDSEA et de la JA, les deux syndicats majoritairement amis. C’est le mot que l’on retrouve sur les radars, sur les banderoles, sur les tracteurs qui sont repartis au combat ce lundi 18 novembre.

Il n’y avait pas forcément beaucoup de tracteurs, mais c’était suffisant pour créer des embouteillages… (©Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Les camions sont arrêtés, parfois parce qu’ils sont suspects, parfois à cause de leur odeur, pour contrôler la marchandise. Ils sont registered in Aveyron, Hautes-Pyrénées or further afield.

Les agriculteurs ont inspecté plusieurs camions. (©Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Les chauffeurs acceptent. Certaines personnes s’y sont habituées. La plupart du temps, il n’y a rien à redire. Une petite camionnette transportant du fromage du Ségala a même été arrêtée. « Parfois, tout n’est pas marqué », explique un manifestant zélé en procédant au contrôle.

Les camions étaient parfois arrêtés à l'odeur.
Les camions étaient parfois arrêtés à l’odeur. (©Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Agneau de Nouvelle-Zélande dans le viseur

Mais parfois aussi, les agriculteurs sont confrontés à un cas qui les choque. Un camion presque vide. Avec des cartons sur lesquels est écrit Lidl. Au fond il y a de la viande. L’un des « contrôleurs » ouvre un package. Le bingo est de l’agneau de Nouvelle-Zélande. « Alors que nous, en , on en a partout. On a des agneaux à trois kilomètres, on a des petits qui s’installent dans l’agneauon a des jeunes qui savent faire… » se plaint Christopher Régis, le patron des JA du Tarn, devant une nuée de caméras.

Christopher Régis, le patron de JA du Tarn, a mis la main sur de la viande venue de Nouvelle-Zélande.
Christopher Régis, le patron de JA du Tarn, a mis la main sur de la viande venue de Nouvelle-Zélande. (©Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Le camion pourra toujours repartir. Comme les agriculteurs d’ailleurs, qui quittent cet après-midi cet après-midi pour rejoindre le centre-ville d’Albi et notamment les services préfectoraux. Avant de poster sur les ronds-points pour allumer les feux en début de soirée. “C’est vraiment juste un premier actenous ne lâcherons pas la pression», promet Christophe Rieunau, le co-secrétaire général de la FDSEA du Tarn.

Pour Christophe Rieunau, le patron de la FDSEA du Tarn, les actions de ce lundi ne sont qu'un début.
Pour Christophe Rieunau, le co-secrétaire général de la FDSEA du Tarn, les actions de ce lundi ne sont qu’un début. (©Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

Mardi 19 novembre, ce sera au tour de coordination rurale pour « s’exprimer » en centre-ville. Même s’il y a fort à parier que la FDSEA et la JA seront encore actives quelque part dans le département…

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