dans cette petite ville du Finistère, la cantine est… au restaurant !

« On a de la chance, on ne va pas à la cantine, on va au restaurant ! » La vérité sort de la bouche des enfants, et plus précisément de celles de Sainte-Jeanne-d’Arc, seule école de Loc-Eguiner, commune de 350 habitants rattachée à Saint-Thégonnec.

Au menu ce vendredi midi : soupe de légumes, tajine végétarien et quatre-quarts. « La soupe d’Erwan est trop bonne ! », racontent Eva, élève de CM1, et Raphaël, qui est en CP. Comme des amis, ils en redemandent. Certains admettent même que « c’est mieux qu’à la maison » ! De quoi faire sourire Erwan Briand, 44 ans, le cuisinier qui a ouvert Ti Wanik avec son épouse, Emmanuelle. Mais surtout rendez-le fier. « Quand je les regarde manger, c’est un plaisir ! »

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Emmanuelle et Erwan concoctent, tous les midis de la semaine, le menu des écoliers de la commune de Loc-Eguiner. (Le Télégramme/Monique Kéromnès)

Aucun autre exemple en Bretagne

Un restaurant qui fait office de cantine ? « Je n’en connais pas d’autre en Bretagne », raconte celui qui, chaque jour d’école, prépare entre 25 et 30 repas, exclusivement pour les enfants. Le tout sur place, avec des produits frais. Rien d’insurmontable pour cet ancien sous-marinier qui, en mission, se faisait « un devoir de proposer un menu différent à chaque repas ». Liée par contrat avec la mairie, elle est soumise aux mêmes règles que les cantines traditionnelles, notamment en matière d’hygiène mais aussi de structure des repas, avec EGalim. « Je veille à être éco-responsable. L’idée est d’avoir au maximum des produits locaux et de limiter le gaspillage. » Les menus sont étudiés par une diététicienne.

“On connaît chacun des enfants, on connaît leurs goûts”

Emmanuelle et Erwan, qui vivent à Loc-Eguiner depuis dix ans, le savent : la formule est possible car il s’agit d’un effectif réduit. « L’avantage, c’est qu’on connaît chacun des enfants. On les a vu grandir, on connaît leurs goûts. » De ce côté-là, pas de surprise : tout le monde privilégie le « poulet frites ». « Ce sont encore des enfants », sourit Erwan. Mais j’ai une petite fierté pour le poisson : certains qui n’en mangeaient pas du tout en mangent désormais ! » Solange Creignou, la maire de la commune, ne regrette pas ce choix : « Tout le monde y gagne ! Surtout les enfants, qui mangent bien dans un cadre agréable. Ils ont de la chance ! « .

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Emmanuelle et Erwan concoctent, tous les midis de la semaine, le menu des écoliers de la commune de Loc-Eguiner. (Le Télégramme/Monique Kéromnès)

« Quand nous avons emménagé, il ne restait plus rien »

Pour Emmanuelle et Erwan, proposer le service de cantine était « dans la logique » de leur projet. Car le Ti Wanik, dont ils louent les locaux à la mairie, est bien plus qu’un simple café-épicerie d’une petite ville. « Quand nous avons emménagé, il ne restait plus rien. Le but était de mettre ici un maximum de services ! », explique Emmanuelle. Résultat : ils disposent également d’un bar, d’une cave à vins, d’une location de jeux en bois, d’un affûtage de lames, d’une salle d’exposition, d’un point d’information touristique et d’une pizzeria. « Les pizzas sont pour une question économique. Nous les confectionnons avec des produits frais et locaux, pour nous démarquer. Mais c’est surtout ce qui nous attire aujourd’hui », explique Erwan. Le couple, constitué en SCOP (société coopérative et participative), fait également office de relais pour La Poste et une antenne de la médiathèque ! Des services municipaux qui leur assurent – ​​tout comme la cantine – un revenu fixe. Le couple est lucide : « Nous sommes dans l’économie sociale et solidaire. Mais surtout l’économie car, sans cela, Ti Wanik fermerait très vite. »

On voit beaucoup de monde, on interagit avec les gens. Et nous prenons également soin les uns des autres. Souvent, nous communiquons avec la mairie.

Emmanuelle et Erwan, parents de jumeaux de 11 ans, rêvent de développer leur entreprise. « Nous aimerions ouvrir d’autres Ti Waniks, avec une franchise sociale. Pour que notre projet fasse vivre d’autres personnes », dévoile le cuisinier.

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Emmanuelle et Erwan concoctent, tous les midis de la semaine, le menu des écoliers de la commune de Loc-Eguiner. (Le Télégramme/Monique Kéromnès)

De douze à trente élèves à l’école

Ils le savent, ce type de business est « crucial ». « On voit beaucoup de monde, on interagit avec les gens. Et nous veillons les uns sur les autres. Souvent, nous communiquons avec la mairie. » Solange Creignou confirme : « Loc-Eguiner est à 7 km de Saint-Thégonnec ! Lors de notre fusion, la priorité était de redynamiser la petite ville. La réouverture du commerce était l’une des clés. Au final, l’école est passée de 12 élèves à près d’une trentaine. Une demi-position a été ouverte alors qu’on craignait une fermeture il y a quelques années. Ti Wanik contribue à l’attractivité de la ville et de l’école, j’en suis sûr.

 
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